L'Académie de médecine a récemment publié un rapport soulignant que, malgré des progrès significatifs dans les traitements et le diagnostic du cancer, l'accès aux soins reste inégal sur le territoire français.

Le rapport indique que l’état actuel des soins, tant diagnostiques que thérapeutiques, reflète une hétérogénéité significative, ce qui pourrait s'être aggravé après la crise du Covid-19, en raison des contraintes économiques et des manques de ressources humaines au sein des établissements de santé.

Pour remédier à cette situation, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment la nécessité d'un ciblage précis et d'une évaluation des politiques de prévention du cancer, ainsi qu'une incitation à rejoindre les métiers de la cancérologie.

Les cancers continuent de représenter la première cause de décès prématuré chez les hommes et la seconde chez les femmes en France, avec une incidence ayant doublé en trois décennies.

Le rapport met également en lumière les difficultés et les inégalités qui persistent tout au long du parcours de soins, avec des politiques de prévention souvent jugées trop générales, mal financées et peu évaluées, ne touchant que très marginalement les populations à risque.

Par exemple, l'initiative "Octobre rose", dédiée au dépistage du cancer du sein, n'a pas entraîné d'augmentation significative du nombre de mamographies réalisées.

L'Académie insiste sur la nécessité d'une politique active de prévention, en particulier pour les patients guéris mais à risque élevé de complications.

En outre, elle plaide pour une collaboration accrue entre anatomopathologistes et biologistes moléculaires, ainsi que pour le passage à des tests génétiques plus complets, afin d'éviter de compromettre les chances des patients.

La nécessité d'une uniformité tarifaire entre les secteurs public et privé est également soulevée, tout en préservant la qualité des traitements localisés.

L'Académie de médecine avertit que sans une action volontaire en faveur des professionnels de santé dans le domaine de la cancérologie, les inégalités d'accès aux soins pourraient s'aggraver, entraînant une hausse de la mortalité.