L'Unédic exprime son mécontentement face au coût élevé des allocations chômage versées aux travailleurs transfrontaliers, notamment ceux qui résident en France mais qui ont un emploi en Suisse.

L'organisme, responsable de la gestion des indemnités, estime que cette situation lui occasionne une dépense annuelle de 800 millions d'euros, issue d'accords établis en 2016.

L'Unédic réclame une révision de ces accords afin d'alléger ce fardeau financier.

Parmi ceux concernés, Audrey, une résidente de Habsheim, se trouve au chômage depuis août dernier après avoir quitté son poste dans un salon d'esthétique à Bâle.

Avec un ancien salaire de 3200 euros net par mois, elle pourrait percevoir plus de 2000 euros d'indemnités, financées non par les employeurs suisses mais par les salariés français.

Le président de l'Unédic, Jean-Eudes Tesson, propose de renégocier les accords avec la Suisse, estimant qu'un remboursement de 500 millions d'euros pourrait être envisagé.

Cependant, cette proposition est jugée peu envisageable par Jean Marc Koenig, président de l'Association d'Aide aux Frontaliers, qui souligne que la Suisse pourrait mettre en avant la création d'emplois bien rémunérés, contribuant ainsi à l'économie de la région des Trois Frontières.

D'après les dernières données de l'Unédic, sur les 77 000 travailleurs transfrontaliers au chômage recensés en France l'année précédente, 60 % avaient auparavant un emploi en Suisse.

Dans le département du Bas-Rhin, 3500 personnes reçoivent des indemnités, dont 3000 issues d'emplois en Allemagne, tandis que dans le Haut-Rhin, sur 8500 indemnisés, 8000 avaient travaillé en Suisse.