Un événement marquant devait célébrer les deux décennies du Jardin des Deux Rives, jardin transfrontalier reliant Strasbourg à Kehl par une passerelle.

Cependant, cette célébration a pris une tournure politique inattendue avec l’annonce par l’Allemagne du rétablissement de contrôles aux frontières pour une période de six mois à partir de ce lundi.

Dans son intervention, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a insisté sur l’interdépendance des deux villes, déclarant : "Il n'y a pas d'un côté les Kehlois et de l'autre les Strasbourgeois." Elle a ajouté que cette décision semblait artificielle dans un espace de vie partagé, enrichi par des familles binationales et des travailleurs frontaliers. "Cela envoie le mauvais message", a-t-elle également affirmé, plaidant pour une Europe ouverte et solidaire qui respecte la libre circulation.

Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole de Strasbourg, a fait part de son désaccord en soulignant que les frontières n'ont plus de pertinence aujourd'hui.

Elle a rappelé son expérience des contrôles aux frontières et a exprimé sa détermination à s'opposer à de telles mesures si nécessaire.

Wolfram Karl Britz, maire de Kehl, a exposé une vision plus optimiste malgré les inquiétudes générées par ces nouveaux contrôles.

Il a affirmé qu'il était conscient des préoccupations et espérait que des échanges entre les forces de l’ordre minimiseraient les perturbations au quotidien.

Marion, une résidente française de Kehl travaillant à Strasbourg, a partagé ses anxiétés quant à l’impact de ces contrôles sur sa routine, mettant en avant les complications d'une vie transfrontalière.

En réponse à cette situation, les maires de Strasbourg et de Kehl ont rendu une déclaration conjointe adressée au gouvernement allemand et au Land de Bade-Wurtemberg, appelant à une limitation des contrôles pour préserver la mobilité et le quotidien de leurs concitoyens.