
Publié le dimanche 06 octobre 2024
Écotaxe en Alsace : Frédéric Bierry face à la pression des lobbys et aux préoccupations environnementales
La section alsacienne de la Fédération nationale du transport routier (FNTR) a lancé une initiative de mobilisation contre l’écotaxe, un péage qui pourrait entrer en vigueur en 2027 pour les poids lourds circulant sur les routes alsaciennes.
Cette mesure a pour but d'éviter une augmentation du trafic des camions qui traversent l’Europe du nord au sud, suite à la mise en œuvre d'une taxe similaire en Allemagne.
La FNTR Alsace qualifie cette écotaxe de « taxe criminelle pour les entreprises alsaciennes » et appelle à un mouvement « massif et déterminé ».
Un premier acte de cette mobilisation est prévu le lundi 7 octobre, avec une opération escargot regroupant deux convois, l'un partant du nord et l'autre du sud de l'Alsace, pour se retrouver à Colmar devant l'hôtel de la Collectivité d'Alsace à 10h30.
Dans ce contexte, Frédéric Bierry, président de la Collectivité d'Alsace, semble revoir sa position. À l’approche d’un vote sur l'instauration de l'écotaxe, désormais appelée R-Pass, prévu le 21 octobre, il a mentionné la possibilité que le nombre de kilomètres de routes concernées soit finalement réduit de 540 km à environ 200 km.
Les organisations Alsace Nature, la Fédération nationale des associations d’usagers de transports (Fnaut) et la Chambre de consommation d’Alsace réagissent à ces évolutions en exprimant des préoccupations sur des réminiscences de 2014, lorsque l'écotaxe avait été abandonnée sous la pression des acteurs économiques.
Elles soulignent que les poids lourds, bien que représentant seulement 5 % du parc roulant européen, sont responsables d'une part conséquente des dégradations des infrastructures routières ainsi que de 25 % des émissions de CO2 liées au transport routier.
Pour ces associations, l'absence d'une redevance d'usage est un problème majeur qui pèse sur les finances publiques.
Elles exigent que Frédéric Bierry et les élus alsaciens garantissent une taxation de l'ensemble du réseau routier et que les tarifs appliqués soient alignés sur ceux en vigueur en Allemagne.
Selon elles, une tarification à 0,15 €/km ne serait pas suffisante pour rendre la traversée de l’Alsace comparable et n'aurait qu'un impact marginal sur le déplacement des poids lourds.