Sarrewerden : une bataille pour sauver les emplois chez Flabeg France Les salariés de Flabeg France, située près de Sarre-Union et spécialisée dans la miroiterie pour les secteurs de l'automobile et de la cosmétique, sont confrontés à une situation des plus préoccupantes.

Les 122 employés de l'entreprise redoutent la perte de leurs emplois suite à une potentielle liquidation judiciaire.

Dans le but de contrer cette décision, les salariés ont organisé une action symbolique poignante.

Christian Henry, délégué syndical de l'entreprise depuis 38 ans, témoigne : "Nous avons placé 122 croix devant l'entrée de l'entreprise, où chaque personne a inscrit son nom, sa date d'entrée et malheureusement l'année de sortie, 2024".

Cette action a pour but de marquer les esprits, comme le souligne cet homme de 57 ans ayant consacré sa vie à Flabeg. "Je n'ai jamais eu besoin de remplir un Curriculum Vitae (CV) car dès la fin de mes études, je me suis présenté à la Miroiterie...

Nous avons tous passé toute notre vie ensemble !", raconte-t-il ému. "Ma femme et moi travaillons ici, donc demain nous serons tous les deux sans emploi.

Ils nous éjectent comme si nous étions insignifiants." À ses débuts, l'entreprise était encore "familiale" et selon Christian, "un cadre agréable et propice au bien-être régnait...

Nous savions que quelque chose allait se passer, nous pensions à un plan social, mais non, on nous a expliqué qu'ils n'avaient pas les ressources financières pour le mettre en place.

Ainsi, la liquidation judiciaire équivaudrait à la perte des 122 emplois".

Cette histoire se répercute chez de nombreux salariés qui, en moyenne, ont une cinquantaine d'années et une trentaine d'années d'ancienneté dans l'entreprise, rendant la recherche d'emploi plus complexe, selon le syndicaliste.

Isabelle Henry, également syndicaliste et employée depuis 32 ans, déclare : "Ils sont abattus.

Nous nous y attendions, nous voyions des changements arriver.

Mais là, ils ont reçu une véritable claque.

Ils en veulent au groupe de nous avoir détruits".

Aujourd'hui, ces travailleurs s'accrochent à l'espoir de trouver un repreneur et envisagent de réclamer des compensations financières, même si les moyens d'action sont restreints. "Si nous pouvons obtenir une compensation financière, nous le ferons sans aucun doute.

Et si cela signifie la fin du groupe, alors soit.

Cela ne nous dérange pas.

Ils n'ont aucun scrupule et nous non plus", affirme Christian Henry.

De nouvelles actions sont d'ores et déjà prévues après la réunion extraordinaire de l'entreprise, qui se tiendra mardi.

Les salariés de Flabeg France font face à une dure réalité, où leur avenir professionnel est incertain.

L'énergie dont ils font preuve pour se battre témoigne de leur détermination à défendre leurs droits et à préserver leurs emplois face aux turbulences économiques qui les menacent.