Le Premier ministre Gabriel Attal s'attèle à la tâche de former son nouveau gouvernement.

Après sa nomination hier, le jeune locataire de Matignon (34 ans) doit à présent constituer une équipe chargée de mettre en œuvre les orientations d'Emmanuel Macron visant à insuffler un nouvel élan à un quinquennat en difficulté.

Toutefois, une seule certitude se dessine pour le moment : le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin conservera son poste, selon les informations de franceinfo.

En effet, le président de la République a réaffirmé sa confiance envers ce dernier lors de leurs échanges mardi, confirmant ainsi sa volonté de le maintenir à Beauvau, conformément à ses souhaits.

Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont également exprimé leur volonté de former un gouvernement "resserré" regroupant une quinzaine de ministres.

Des discussions supplémentaires sont prévues dans la journée.

Initialement prévu ce mercredi, un Conseil des ministres post-remaniement sera programmé "avant la fin de semaine", selon une source gouvernementale.

Dans la foulée de sa nomination, Gabriel Attal s'est rendu dans le Pas-de-Calais, touché par des inondations, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre.

Toutefois, la composition de son équipe gouvernementale s'annonce délicate, nécessitant un équilibre subtil au sein de la majorité.

Le nouveau Premier ministre devra faire face aux influences d'Edouard Philippe et François Bayrou, qui chercheront à peser sur ses choix.

Un autre enjeu majeur sera la position de certains ministres actuels face à l'autorité du jeune Premier ministre.

Bruno Le Maire, figure clé de la Macronie et en poste à Bercy depuis plus de six ans, était autrefois le supérieur hiérarchique de Gabriel Attal lorsqu'il occupait le poste de ministre délégué aux Comptes publics.

De même, la question du maintien de certains ministres issus de l'aile gauche de la majorité, qui ont exprimé des désaccords sur la loi immigration, sera au cœur des discussions.

Gabriel Attal devra également trouver un successeur au ministère de l'Éducation nationale, qu'il a occupé seulement pendant cinq mois.

Il a toutefois assuré que la cause de l'école resterait une priorité.

Chargé de redynamiser un quinquennat en difficulté, le Premier ministre sera confronté aux mêmes défis que son prédécesseur Elisabeth Borne, à savoir l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale et les divergences internes concernant la loi immigration.

Gabriel Attal sera scruté de près dans les prochains mois, notamment en vue des élections européennes du 9 juin.

Sa capacité à réduire l'écart important, selon les sondages, entre la liste de la majorité et celle du Rassemblement national, conduite par Jordan Bardella, jeune leader politique ambitieux, sera un indicateur clé de sa réussite.