Publié le lundi 22 juillet 2024
Incendie mortel à Nice : un conflit de trafic de stupéfiants en cause, les victimes totalement étrangères à la situation
Lors d'une conférence de presse tenue ce lundi, le procureur de Nice, Damien Martinelli, a rapporté que les enquêteurs poursuivent activement leurs recherches pour retrouver trois autres suspects, dont un mineur, en lien avec l'incendie ayant causé la mort de sept personnes dans la nuit de mercredi à jeudi.
Deux individus ont déjà été placés en détention, l'un à Nice, qui conduisait le véhicule impliqué, et l'autre dans le Val d’Oise, qui a subi des brûlures aux jambes et a admis sa participation sans fournir davantage de détails.
Les suspects recherchés, âgés de 17 à 23 ans, sont originaires des Alpes-Maritimes, du Val d’Oise et de Seine-Saint-Denis, et leur identité est déjà connue des autorités judiciaires.
Selon le parquet, "la piste d'un conflit lié à un trafic de stupéfiants se renforce", précisant que l'incendie pourrait être connecté à la lutte pour le contrôle d'un point de vente de drogue situé à proximité du sinistre.
Il a été également confirmé que la famille qui a perdu la vie n'était pas liée, directement ou indirectement, à ce conflit.
Un suspect, considéré comme l'un des auteurs de l'incendie ayant détruit un appartement au septième étage dans le quartier des Moulins, a été interpellé par la Brigade de recherche et d'intervention et a été mis en garde à vue le dimanche 21 juillet.
Cet homme, âgé de 21 ans et originaire du Val d'Oise, a reconnu son implication.
Une seconde personne avait déjà été arrêtée et placée en garde à vue le vendredi précédent, mais elle n'était pas l'un des trois incendiaires recherchés.
En connaissance des événements tragiques, le premier interpellé, âgé de 25 ans et de la région des Alpes-Maritimes, s'était présenté de lui-même au commissariat, visiblement tourmenté par la nouvelle des décès des membres d'une même famille.
Les deux individus actuellement en détention feront prochainement l'objet d'une demande de mise en examen et d'une incarcération préventive, comme indiqué par le parquet, pour assurer leur présence lors des suites judiciaires, prévenir toute récidive, éviter une possible concertation frauduleuse, et préserver les preuves liées à cette affaire.
Le procureur a également signalé l'ouverture d'une information judiciaire, pour des accusations de "destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort" ainsi que pour "association de malfaiteurs en vue de la réalisation de faits de destruction volontaire par incendie en bande organisée".
Une autre infraction liée à "l'association de malfaiteurs dans le cadre de faits liés à la détention et au trafic de stupéfiants" a été ajoutée au dossier.
Le procureur a souligné que pour l'un des chefs d'accusation, la peine encourue pourrait atteindre la réclusion criminelle à perpétuité.
L'incendie a tragiquement coûté la vie à sept membres d'une même famille, dont trois jeunes enfants, malgré les efforts de plus de 80 sapeurs-pompiers qui étaient intervenus sur les lieux.
Des images de vidéosurveillance montrent trois jeunes hommes, leurs visages découverts, quittant l’immeuble et s'enfuyant peu avant le début de l’incendie.