
Publié le mercredi 08 janvier 2025
"Pollution à l'amiante et staphylocoques : inquiétude croissante à Rohr après des analyses de déchets industriels"
Un petit village du Bas-Rhin, Rohr, est en émoi suite à la découverte de traces d'amiante et de staphylocoques dans des déchets industriels, résultant d'analyses effectuées sur les activités de la société Ritleng Revalorisations, qui recycle des déchets de plâtre depuis 2012.
Bien que le maire, Jean-Luc Toussaint, soit en désaccord avec l'entreprise sur des questions liées à l'urbanisme, les récents résultats d'analyses suscitent une inquiétude croissante à l’échelle locale.
Le maire considère qu'il est probable que la pollution à l'amiante touche également des poussières et boues de plâtre dans les zones publiques, ajoutant à l'angoisse ressentie par les résidents.
Ritleng Revalorisations défend toutefois sa position, affirmant que sur les 2000 prélèvements effectués au cours des cinq dernières années, seulement 24 ont révélé la présence d'amiante, précisant que ces échantillons ont été traités par des entreprises spécialisées.
Henri de Préaudet, directeur de développement et performance de l'entreprise, a indiqué que les contaminations détectées sont considérées comme légères et accidentelles, résultant d’erreurs d’apport de matériaux contenant éventuellement de l’amiante par des particuliers.
Parallèlement, la situation se complique pour plusieurs employés ayant agi en tant que lanceurs d'alerte en exerçant leur droit de retrait ; trois d'entre eux sont actuellement en congé, un a été licencié et d'autres font face à des mises à pied.
Ces mesures ont été jugées injustifiées par la direction, accentuant les tensions.
Aatef Labben, ancien directeur des opérations et délégué syndical, a exprimé des préoccupations quant à l’origine de ces déchets et leur traitement, soulignant un manque de transparence.
Le 23 décembre 2024, une vingtaine de personnes a manifesté devant les locaux de l'entreprise, incluant des salariés et des membres de plusieurs syndicats, pour revendiquer la liberté syndicale, la protection des travailleurs contre les risques liés à l'amiante et le soutien aux lanceurs d'alerte.
L’affaire a également attiré l’attention des gendarmes de la brigade de l'environnement, qui mènent une enquête sur la contamination impliquant l’amiante et les staphylocoques.
Par ailleurs, le maire prévoit de consulter la DREAL (direction régionale de l'environnement) et d'organiser une réunion publique pour informer les habitants de la situation.