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Publié le mercredi 18 septembre 2024
"Près de 400 étudiants font face à la précarité lors d'une distribution alimentaire sur le campus"
Le 18 septembre, environ 400 étudiants se sont rassemblés sur le campus central pour participer à une distribution alimentaire organisée par le syndicat Alternative étudiante Strasbourg (AES).
Rayyan, membre de ce syndicat, a exprimé son inquiétude face à la situation actuelle : « C’est alarmant.
On n’a jamais eu autant de nourriture et elle n’est jamais partie aussi vite. » La file d’attente, qui a atteint plusieurs dizaines de mètres, a fait preuve d'une forte affluence durant la pause déjeuner.
Les participants pouvaient choisir deux produits dans différentes catégories, comprenant des denrées sèches, des sauces, des soupes et des articles pour le petit déjeuner, ainsi que des vêtements.
Simon, également membre de l'AES, a souligné que « 36% des étudiants sautent au moins un repas par jour », indiquant ainsi l'ampleur du problème.
Selma et Yasmina, étudiantes en deuxième année de licence des sciences du langage, ont souligné que le coût des repas dans les restaurants universitaires, fixé à trois euros, dépasse leurs moyens financiers.
Originaires d'Algérie, elles se retrouvent sans titre de séjour les empêchant de travailler et ne peuvent pas bénéficier de bourse.
Selma a expliqué : « Je n’ai aucun revenu et je suis obligée de vivre sur des économies pour l’instant.
J’espère que ça ne va plus durer longtemps. » Yasmina a partagé son expérience : « Notre quotidien, c’est de ne rien manger la journée, peut-être grignoter quelque chose comme des biscuits et faire des pâtes le soir. » Son loyer s'élevant à 488 euros rend la situation encore plus difficile, entraînant un stress permanent concernant la possibilité de se nourrir. Éva, étudiante en arts plastiques, a également évoqué son quotidien marqué par la fatigue et l'insomnie causées par son état de précarité.
Sa bourse de 300 euros ne couvre pas ses besoins, et sa quête d'un emploi étudiant est restée infructueuse.
Elle a fait part de sa culpabilité, en raison de l'aide financière que sa mère, également en difficulté, doit lui apporter. À l'avenir, l'Alternative étudiante Strasbourg prévoit d'organiser des distributions alimentaires au minimum tous les deux mois, afin d'apporter un soutien aux étudiants en situation précaire.