Le nombre de réassignations sexuelles en Suisse connaît une augmentation continue depuis 2018.

En 2023, un total de 556 procédures a été enregistré, dont 385 pour des femmes.

Les experts citent plusieurs facteurs possibles pour expliquer cette tendance.

Parmi ces interventions, la mastectomie se distingue comme la plus courante, avec 267 femmes ayant subi une ablation des seins, tandis que seulement 20 hommes ont opté pour une chirurgie mammaire.

Les autres types de réassignation sexuelle, comme les phalloplasties et les orchidectomies, restent moins fréquents.

Le Dr David Garcia Nuñez, du pôle Focus d'innovation sur la variance de genre à l'Hôpital universitaire de Bâle, souligne que les femmes trans peuvent parfois se passer d'opérations chirurgicales pour la construction mammaire, grâce à des traitements hormonaux.

En revanche, pour les hommes trans, l'intervention chirurgicale est nécessaire pour enlever les seins.

De plus, la mastectomie est une opération bien établie en Suisse, souvent pratiquée aussi sur des femmes atteintes du cancer du sein, ce qui pourrait expliquer sa popularité parmi les personnes en réassignation sexuelle.

En ce qui concerne l'âge au moment de la chirurgie, les femmes, en moyenne 27 ans, subissent l'opération plus jeunes que les hommes, qui ont en moyenne 34 ans.

Parmi les femmes ayant changé de sexe en 2023, 32 étaient mineures.

Un deuxième facteur pourrait être l'essor des personnes non binaires, souvent d'assignation féminine à la naissance, qui choisissent de faire enlever leurs seins par souci de confort.

Enfin, la stigmatisation ressentie par les hommes trans pourrait expliquer leur nombre relativement faible d'interventions, les femmes trans étant souvent confrontées à des discriminations et à des hostilités, ce qui peut freiner leur décision de subir des opérations chirurgicales.