
Publié le mardi 30 septembre 2025
« Collaborations controversées : les Hautes écoles romandes face à l'industrie du tabac et aux enjeux de transparence »
L'HEPIA, la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève, a été impliquée dans une collaboration non publique avec Philip Morris en 2021.
D'après le Pôle Enquête de la RTS, les discussions concernaient des tests d'efficacité liés à la recherche agronomique, bien que les détails de cette collaboration demeurent vagues.
Interrogé par la RTS, le fabricant de tabac n'a mentionné qu'une "pré-évaluation" et a précisé que la collaboration n'avait pas avancé au-delà de cette étape.
La direction de l'HEPIA a choisi de ne pas répondre aux questions, évoquant un accord de confidentialité avec l'entreprise multinationale.
L'association OxySuisse, qui lutte contre l'influence de l'industrie tabagique en Suisse, a demandé l'accès total au contrat auprès de la justice genevoise.
Pascal Diethelm, son président, a souligné l'importance de la transparence dans la recherche académique pour garantir le respect des normes d'intégrité scientifique.
La Cour de justice genevoise a donné gain de cause à OxySuisse, qui a reçu le contrat, mais celui-ci ne fournit aucune information sur les discussions passées.
Au contraire, il confirme la restriction de toute communication à ce sujet.
Ce type de confidentialités est courant dans la recherche appliquée.
D'autres HES romandes ont également des collaborations avec l'industrie du tabac.
Un porte-parole de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) a indiqué que toutes les hautes écoles de la région doivent respecter un Code d'intégrité scientifique basé sur quatre principes : fiabilité, honnêteté, respect et responsabilité.
Cependant, Pascal Diethelm a critiqué l'idée que ces normes puissent être respectées dans de tels partenariats, mettant en avant la dangerosité des produits de l'industrie du tabac et sa culture du secret.
Par ailleurs, Philip Morris, par l'intermédiaire de son porte-parole, a justifié ses collaborations en les présentant comme des efforts pour développer des produits moins nocifs pour les adultes fumeurs.
En réponse à la controverse engendrée par cette situation, le comité directeur de la HES-SO a décidé de mener une analyse juridique et éthique afin de clarifier le cadre légal et d'établir des lignes directrices communes.