
Publié le samedi 18 novembre 2023
Débat enflammé lors de l'émission "Arena" sur la hausse des loyers suisses : Tensions entre les partis politiques et les propriétaires.
Les débats autour de la hausse des loyers suisses se sont enflammés lors de l'émission «Arena» de la SRF.
Les échanges verbaux particulièrement houleux ont opposé Manfred Bühler de l'UDC à Jacqueline Badran du parti socialiste.
La hausse constante des loyers en Suisse fait l'objet de vifs débats, surtout lorsque les intérêts des locataires et des propriétaires s'affrontent.
L'émission «Arena» de la SRF n'a pas dérogé à la règle vendredi soir.
Bien que tous les participants aient convenu de l'augmentation des loyers en Suisse, leurs opinions divergeaient sur de nombreux autres points.
Au cœur de la controverse, Manfred Bühler, membre du comité de l'Association des propriétaires fonciers du canton de Berne et conseiller national de l'UDC, était aux prises avec Beat Walti, conseiller national du PLR.
Les autres participants étaient Michael Töngi, vice-président de l'Association des locataires et conseiller national des Vert-e-s, et Jacqueline Badran, vice-présidente du PS.
Les échanges étaient tendus et Manfred Bühler a tenté de calmer le jeu en déclarant que la situation n'était pas aussi alarmante qu'on le prétendait.
Il a fait référence à l'augmentation des loyers supportée par les ménages, affirmant que le marché fonctionnait assez bien avec une offre variée de logements de différentes tailles et à des prix divers.
Il a également souligné que ceux qui souhaitent vivre dans des quartiers centraux tels que Zurich ou Zoug doivent être prêts à payer le prix fort.
Cependant, cette déclaration a attisé les tensions.
Jacqueline Badran a qualifié le discours de Manfred Bühler de «cynique» et a accusé ce dernier de promouvoir un «comportement illégal» en lien avec l'offre et la demande.
Un échange houleux s'en est suivi.
En Suisse, les loyers sont réglementés selon un système basé sur les coûts, afin d'empêcher les propriétaires de réaliser des profits excessifs.
Le loyer est établi en fonction des coûts supportés par le propriétaire, y compris les intérêts hypothécaires.
Pour les nouvelles locations, un plafond de rendement de 2% au-dessus du taux d'intérêt de référence est appliqué.
Toutefois, selon Jacqueline Badran, les propriétaires perçoivent illégalement des milliards de francs en ne respectant pas cette réglementation.
Beat Walti du PLR a quant à lui parlé de cas isolés, réfutant l'idée que la majorité des propriétaires abusent de leur position.
Il a déclaré qu'un propriétaire raisonnable ne cherche pas à entrer en conflit avec ses locataires.
Le marché immobilier et les loyers resteront des sujets de débats brûlants dans un avenir proche.
Selon une étude de Raiffeisen, la majorité des locataires suisses pourraient être confrontés à une nouvelle augmentation des loyers au 1er avril 2024, et une troisième hausse est même prévue d'ici fin 2024, notamment en raison d'une éventuelle augmentation du taux d'intérêt de référence.