Publié le mercredi 13 novembre 2024
Des crèmes solaires sur Temu : des indices de protection trompeurs et un risque pour la santé des consommateurs.
Une enquête menée par l’émission A Bon Entendeur de la RTS révèle que des crèmes solaires commercialisées sur la plateforme Temu ne respectent pas les normes de sécurité en vigueur.
Bien que ces produits affichent des indices de protection très élevés, leur efficacité réelle semble horriblement faible.
Parmi sept références testées, toutes présentent des niveaux de protection largement en deçà de ce qui est annoncé.
Par exemple, un produit prétendant offrir une protection de 50+ ne fournit en réalité qu’un score alarmant de 1,6.
Céline Couteau, spécialiste en cosmétologie à l’Université de Nantes, souligne que les résultats obtenus pour ces articles sont inacceptable, notamment en comparaison avec ceux que l'on trouve dans les grandes surfaces ou en pharmacie, où la qualité est généralement au rendez-vous.
Elle appelle à une vigilance accrue face à ces produits jugés dangereux et qui ne devraient pas être mis à la disposition des consommateurs.
La plateforme Temu, qui est active en Suisse depuis environ un an et demi, a été ciblée par plusieurs enquêtes portant sur des défaillances similaires concernant la qualité d'autres types de produits, comme des jouets et des articles de sécurité.
Il a été constaté que de nombreux articles proposés ne répondent pas aux exigences de sécurité suisses.
Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs, critique un système déséquilibré qui nuit à la fois aux commerçants et aux clients suisses.
Elle souligne que les plateformes locales sont responsables de la qualité des produits qu'elles offrent, alors que les entités étrangères échappent à cette obligation, une situation qu'elle estime nécessaire de rectifier.
Elle rappelle également que lorsqu'un client réalise une commande sur une plateforme étrangère, la responsabilité du produit et des risques qui y sont associés lui sont transférés dès qu'il est pris en charge par un transporteur.
Cette dynamique, en proie à une surconsommation généralisée, pourrait causer des problèmes majeurs si aucune régulation n'est mise en place.
De plus, certains produits vendus affichent des informations trompeuses, avec des indices de protection (SPF) allant jusqu’à 90, quand en réalité, la norme en Suisse plafonne à 50, garantissant une protection d'environ 98 %.
Couteau a même repéré un ingrédient fictif sur l'emballage de l’un des produits, ce qui témoigne d’un manque de professionnalisme dans la formulation et l'étiquetage.
Une vigilance accrue est de mise face à ces manquements, afin de protéger la santé des consommateurs.