Les établissements hospitaliers suisses affichent d'importantes disparités dans le coût des implants orthopédiques et cardiaques, une situation jugée préoccupante par l'organe de surveillance des prix, Monsieur Prix.

Une étude récente a révélé que, bien que la prothèse de genou et son fabricant soient identiques, les prix peuvent varier significativement : un hôpital a dépensé 929 francs pour cet implant, tandis qu'un autre a dû débourser jusqu'à 5700 francs, engendrant une différence de près de six fois.

Les stimulateurs cardiaques présentent également des écarts de prix notables, avec un dispositif du même fournisseur coûtant entre 1200 et 5405 francs selon l'hôpital, résultant en un écart multiplicateur de 4,5.

Monsieur Prix souligne qu'aucune corrélation claire n’a été mise en évidence entre le volume des commandes et les prix, attribuant ces écarts à un manque de transparence.

Ce déficit d’informations empêche les hôpitaux d'optimiser leurs achats, de négocier efficacement et de gérer leurs ressources de manière adéquate.

Pour remédier à cette situation, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment l'établissement d'un registre national des prix d'achat ainsi que l'obligation pour les fournisseurs de détailler les éléments composant le prix de leurs produits.

Une coopération au niveau européen pourrait également être envisagée pour garantir une transparence totale.

Au cours de la dernière décennie, presque tous les hôpitaux suisses ont pu économiser environ 10 % sur les coûts des implants.

Toutefois, la majorité d'entre eux (93 %) estime que leurs dépenses restent élevées par rapport à celles d'hôpitaux dans le reste de l'Europe.

Cette problématique est d'autant plus significative que le nombre de prothèses de genou posées en Suisse a augmenté de 59 % depuis 2013, atteignant près de 24'000 en 2023.

Les stimulateurs cardiaques ont également connu une hausse de 31 % durant la même période.