Des discussions houleuses ont eu lieu en septembre dernier à Lucerne entre des parlementaires fédéraux au sujet d'une motion sensible présentée par le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH).

Cette motion demande "d'expulser systématiquement les espions russes et les autres espions étrangers" opérant en Suisse, notamment sous couverture diplomatique.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis et un représentant du Service de renseignement de la Confédération (SRC) ont exprimé des opinions divergentes sur la question.

Tandis que le premier conseillait de rejeter la motion, arguant qu'elle romprait avec la tradition suisse, le second a mis en avant le "danger" potentiel que représentent ces espions.

Selon les informations révélées, la Suisse compte actuellement 217 diplomates russes sur son territoire, un nombre bien supérieur à celui de pays voisins tels que l'Italie, qui en compte seulement 44.

Selon les responsables du SRC, environ un tiers des diplomates russes en Suisse seraient en réalité des espions.

Malgré les expulsions massives de diplomates russes par d'autres pays européens depuis l'invasion de l'Ukraine, la Suisse n'a encore procédé à aucune expulsion.

Malgré l'opposition du ministre des Affaires étrangères, le Conseil des Etats examinera cette motion prochainement.

Si elle est acceptée, chaque cas d'expulsion sera désormais évalué par la délégation de sécurité du Conseil fédéral, regroupant les départements de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et de la Police.