
Publié le dimanche 16 février 2025
"Financement des crèches : une nécessité face à l'augmentation des coûts de la vie et aux nouvelles attentes des familles"
L'accès aux crèches demeure un enjeu controversé.
Dans certaines régions, la demande pour des places en garderie diminue, les parents optant de plus en plus pour des alternatives moins onéreuses.
Alors que partout ailleurs, les listes d’attente se maintiennent, des territoires comme le canton de Zurich et la ville de Berne constatent une compétition parmi les crèches pour attirer les enfants.
Selon Alex Haller, directeur du Service de la famille et des quartiers de Berne, cette situation locale est attribuée à une baisse du taux de natalité et aux nouvelles habitudes des jeunes parents, qui préfèrent souvent garder leurs enfants à domicile.
La nécessité de faire face à la hausse des prix poussent également les familles à envisager diverses solutions, que ce soit en diminuant leur temps de travail ou en sollicitant l’aide de leurs proches.
Cependant, à l’échelle nationale, la tension persiste et l’offre de structures d'accueil doit être améliorée.
Maximiliano Wepfer, représentant de la Fédération suisse pour l’accueil de jour de l’enfant, souligne l'importance d'étendre cette offre.
Nadine Hoch, directrice de la Commission fédérale pour les questions familiales, met en lumière un facteur déterminant : de nombreux couples trouvent que les coûts de garde sont trop élevés par rapport aux revenus du second parent, rendant peu rentable la prise en charge en crèche.
Les débats politiques sur le financement des crèches s'intensifient en réaction à l'augmentation du coût de la vie.
Le Parti socialiste a ainsi proposé une initiative stipulant que les familles ne devraient pas consacrer plus de 10% de leurs revenus à la garde de leurs enfants. À Berne, les discussions font rage sur la question de l'implication financière de la Confédération dans ce domaine.
Il a été suggéré que la Confédération consacre environ 710 millions de francs par an pour soutenir les familles, permettant ainsi une réduction des coûts pour les parents d'environ 20%, selon le Conseil national.
Néanmoins, le Conseil fédéral et le Conseil des Etats se sont opposés à cette proposition, arguant que ce soutien devrait provenir des entreprises via des cotisations salariales, contribuant ainsi à la résolution des pénuries de main-d'œuvre qualifiée, un avis qui suscite des désaccords au sein du secteur économique.
Enfin, une étude démontre qu’une offre de garde de qualité, à coût réduit, inciterait un nombre significatif de femmes à accroître leur taux d'occupation ou à réintégrer le marché du travail après une interruption.