
Publié le samedi 12 avril 2025
Invasion des fourmis exotiques en Suisse : des chantiers perturbés et des mesures renforcées face à une menace croissante
La présence croissante d'insectes exotiques en Suisse devient préoccupante, comme en témoigne la situation récemment rencontrée à Lancy (GE), où des colonies de fourmis Tapinoma ont envahi le chantier du Tennis Club.
Cette invasion a entraîné un retard de travaux d'un mois et un coût additionnel de près de 300'000 francs pour la commune.
Malgré une première opération de désinfestation, ces fourmis continuent de résister.
Céline Rochet, biologiste au Pôle invertébrés du bassin genevois, a mentionné dans un reportage que ces insectes possèdent des capacités biologiques remarquables, leur permettant de s'établir et de se multiplier rapidement.
Pour éviter leur dissémination, des mesures strictes ont été mises en place, incluant des pédiluves pour le personnel et les véhicules, ainsi que des nettoyages rigoureux des outils et un traitement spécial pour les terres excavées.
Les fourmis Tapinoma ont été observées pour la première fois en Suisse en 2018.
Leur propagation a depuis bloqué divers projets, comme celui du développement du réseau ferroviaire à Winterthour.
Une fois installées, leur éradication se révèle complexe, rendant urgents les efforts pour éviter leur entry dans le pays.
Originaire de la région méditerranéenne, cette espèce a été introduite par des plantes telles que des oliviers et des citronniers.
Depuis cinq ans, l'importation de végétaux en provenance de pays en dehors de l'Union européenne est soumise à des restrictions strictes, nécessitant des certificats d'accompagnement.
Malgré cela, environ trois tonnes de marchandises sont saisies chaque année à l'Aéroport de Genève, les voyageurs souvent méconnaissant ces règles d'importation.
Parallèlement, le trafic commercial pose également des défis.
Jacques Humbert-Droz, inspecteur phytosanitaire, a souligné que de nombreux envois, notamment en provenance de Chine, arrivent sans certificats phytosanitaires, ce qui complique les procédures administratives de destruction des produits.
Pour améliorer la situation, le Service phytosanitaire fédéral prévoit de mieux informer le public par le biais de campagnes d'affichage dans les aéroports et envisage l'introduction d'amendes pour renforcer l'efficacité des mesures.