La Suisse fait face à une pénurie de personnel qualifié dans les crèches, indique une récente étude de l'institut de recherche Infras, mandaté par la Fédération suisse pour l'accueil de jour de l'enfant (kibesuisse).

En effet, le taux de rotation annuel du personnel est extrêmement élevé, atteignant 30% par an, soit trois fois plus que la norme.

Cette situation représente également un tiers de plus que dans le domaine des soins infirmiers.

Pas moins de 621 crèches, qui accueillent plus de 31 000 enfants, ont participé à cette enquête.

Les spécialistes soulignent que le sous-financement constitue le principal obstacle du secteur, et demandent aux collectivités publiques de mettre en place des mesures visant à fidéliser le personnel d'accueil et à couvrir les frais de fonctionnement.

Dans cette optique, kibesuisse propose que les autorités compétentes subventionnent la formation et le perfectionnement du personnel d'accueil.

Parmi les crèches étudiées, pas moins de 248,8 postes sont vacants, c'est-à-dire en moyenne 0,4 poste par structure d'accueil.

La pénurie de personnel est particulièrement marquée dans la région de Zurich et en Suisse alémanique, où il faut en moyenne entre un et six mois pour pourvoir un poste.

Il convient également de noter que le personnel travaillant dans les crèches est très jeune, avec une moyenne d'âge de 29 ans, et que, dans près de la moitié des cas, il n'a pas encore achevé sa formation pédagogique.

Dans la région alémanique, faute de moyens, certaines structures sont contraintes d'employer du personnel non formé. À l'inverse, en Suisse romande et au Tessin, les modèles de subventionnement permettent de recruter du personnel titulaire d'un diplôme tertiaire.

Les acteurs concernés souhaitent donc que les régions alémaniques s'inspirent de l'approche de la Suisse latine.

En ce qui concerne les résultats économiques des crèches, un tiers d'entre elles ont terminé l'année 2022 avec une perte et 39% ont réalisé un bénéfice.

Bien que le salaire moyen ne soit pas très élevé (56 200 francs bruts en début de carrière pour un assistant socio-éducatif titulaire d'un CFC), les charges de personnel demeurent une préoccupation constante.

En somme, la Suisse doit faire face à une pénurie de personnel qualifié dans les crèches, ce qui est en grande partie attribué au sous-financement du secteur.

Des mesures sont nécessaires pour fidéliser le personnel et couvrir les frais de fonctionnement, notamment par le biais de subventions pour la formation et le perfectionnement des travailleurs.

La situation diffère également d'une région linguistique à l'autre, avec une plus grande facilité à recruter du personnel qualifié dans les régions romandes et au Tessin par rapport aux régions alémaniques.