Publié le dimanche 11 février 2024
Le système d'asile en Suisse: Nouvelles interrogations après la prise d'otages près d'Yverdon
Le système d'asile remis en question suite à la prise d'otages près d'Yverdon Après la libération des treize personnes prises en otage dans un train près d'Yverdon, les interrogations persistent quant au système d'asile en Suisse.
Bien que les motivations exactes de l'individu, un requérant d'asile iranien de 32 ans, restent floues, son parcours difficile à travers le système d'asile suisse et d'autres pays européens soulève des questionnements.
Les autorités avaient d'ailleurs signalé sa disparition et identifié des propos paranoïaques ainsi qu'un risque suicidaire.
Ces circonstances ont conduit à des interprétations diamétralement opposées.
La gauche estime que cette personne a manqué de soutien et d'accompagnement, dénonçant un traitement "brutal et inhumain" des requérants et accusant l'État d'être responsable du drame. À l'inverse, l'UDC voit un nouvel abus résultant d'une politique d'asile jugée trop souple et favorisant la criminalité.
Toutefois, ces prises de position politiques auront peu d'impact puisque ni la gauche ni l'UDC ne détiennent la majorité à Berne.
Néanmoins, l'idée de réfléchir à la détection et à la prévention de telles situations semble susciter un peu plus d'ouverture.
Le suivi des requérants fragilisés mais non radicalisés, voire instables voire dangereux, est mis en avant, évoquant les troubles survenus en décembre dernier autour d'un Algérien menaçant dans une école de Cortaillod.
Le bilan de la procédure d'asile actuelle doit être fait, selon le conseiller d'État neuchâtelois Alain Ribaux, qui évoque la nécessité de moyens supplémentaires pour la sécurité, l'accompagnement et la détection des risques.
Il plaide également en faveur de centres d'asile plus petits.
Si le Conseil fédéral est resté discret suite à ces événements, le ministre en charge de Justice et Police, Beat Jans, a réagi en indiquant que le Secrétariat d'État aux migrations analysera ce cas et ses éventuelles conséquences avec les cantons concernés.
Lors de la prochaine session du Parlement fédéral, prévue dans quinze jours, plusieurs demandes relatives à la sécurité des centres d'asile, à l'accompagnement des requérants et à l'efficacité des renvois seront débattues au Conseil des États.
Cette affaire met ainsi une nouvelle fois en lumière la sensibilité du sujet de l'asile, qui occupe désormais le devant de la scène pour Beat Jans, récemment chargé de ce dossier complexe.