Publié le dimanche 11 février 2024
Les horaires de cours inadaptés pour les adolescents entraînent fatigue et baisse des performances scolaires
Les adolescents pourraient souffrir de l'organisation actuelle des horaires scolaires, selon une étude menée par la rédaction d'On en Parle.
En effet, il existe des disparités importantes entre les cantons romands, ainsi qu'entre les différents établissements d'un même canton.
Chez les plus jeunes (4-8 ans), les variations sont les plus flagrantes.
Par exemple, dans certaines régions du canton de Neuchâtel, les cours commencent à 7h35, tandis que dans d'autres endroits, ils débutent à 8h15. À Fribourg, certains enfants commencent les cours à 7h40, tandis qu'à Genève, certaines écoles débutent à 8h45.
Pour les 8-12 ans, il faut se lever encore plus tôt à Berne et Neuchâtel, avec des sonneries dès 7h25.
Dans les cantons de Vaud et du Jura, les cours commencent généralement à 7h30, et à Fribourg à 7h40.
Les élèves genevois et valaisans bénéficient quant à eux de nuits de sommeil plus longues, commençant les cours à 8h dès la 1ère primaire jusqu'à la 8ème année Harmos.
Cependant, cette différence d'horaires se réduit chez les 12-15 ans, où les cours débutent généralement autour de 7h30.
Cela varie de 7h25 à Neuchâtel et Berne à 7h40 à Genève.
Virginie Bayon, médecin associée au Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV à Lausanne, souligne que ces horaires ne sont pas adaptés aux besoins physiologiques des adolescents qui entrent dans l'adolescence.
En raison des changements hormonaux, les jeunes ont naturellement tendance à se coucher et à se lever plus tard, et la nature de leur sommeil évolue également à partir de 13 ans.
Commencer l'école tôt peut entraîner de la fatigue, un manque de concentration et une baisse des performances scolaires.
Des études montrent que des horaires de cours plus tardifs améliorent le sommeil, la concentration et la santé mentale des adolescents.
Une expérience menée en 2020 à l'école privée Ardévaz à Sion (VS) a d'ailleurs démontré les bienfaits de ce changement, avec des retours positifs tant de la part des élèves que des professeurs.
Ces résultats invitent donc les pouvoirs publics à réfléchir à la mise en place de nouvelles mesures pour améliorer la santé des adolescents, notamment en envisageant un décalage des horaires scolaires.
Cette problématique revêt une importance particulière en cette période de pandémie de coronavirus, où l'on observe une dégradation de la santé mentale des jeunes.