Un récent sondage révèle un large soutien de la population suisse en faveur d'une interdiction des téléphones portables dans les établissements scolaires.

Parmi les jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, 64 % se prononcent en faveur de cette mesure, et ce pourcentage augmente avec l'âge des répondants.

Les résultats indiquent également que les femmes sont plus enclines à soutenir une telle interdiction, avec un taux d'approbation de 87 %, contre 78 % chez les hommes.

Le soutien est particulièrement marqué parmi les personnes ayant suivi un apprentissage ou ayant quitté l'école après la formation obligatoire, atteignant 86 %, tandis que ceux ayant une formation universitaire affichent un soutien de 76 %.

Les chercheurs attribuent ce large consensus à une prise de conscience croissante des dangers liés aux smartphones, notamment les problèmes d'addiction, de concentration et les difficultés de socialisation, constatées principalement chez les jeunes.

Actuellement, la Suisse ne dispose pas d'une interdiction généralisée des téléphones portables dans les écoles, contrairement à des pays comme la France ou l'Italie.

Cependant, dans plusieurs cantons romands, tels que Fribourg, Vaud, le Jura, le Valais et Genève, l'utilisation des smartphones est explicitement proscrite dans les classes et souvent dans l'enceinte des établissements. À Neuchâtel, la gestion de cette problématique est laissée à chaque établissement, où l'usage des téléphones est généralement prohibé durant les cours.

Un plan d'action cantonal est cependant souhaité.

Silvia Steiner, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique, a récemment plaidé pour l'instauration d'une interdiction générale.

Elle s'inquiète de ce que les individus aient « désappris » à interagir sans passer par leurs appareils.

Le sondage a été mené à l'initiative de la Maison bernoise des générations dans le cadre de l'étude "Baromètre des générations 2024/2025", qui sera publiée début 2025.

Entre le 18 septembre et le 9 octobre, 2754 personnes de plus de 18 ans ont été interrogées dans les régions alémanique et romande de la Suisse.