Publié le mardi 03 septembre 2024
"Récolteurs de signatures sous pression : Campese plaide pour une professionnalisation face aux accusations de falsification"
Suite aux allégations de falsifications concernant la collecte de signatures pour des initiatives et référendums, les entreprises impliquées prennent la parole pour défendre leur position.
Certains récolteurs auraient soumis systématiquement des signatures falsifiées.
Jérôme Campese, directeur de la société Vox, s'exprime face aux accusations qui se sont intensifiées, insistant sur le fait que son entreprise n’a rien à voir avec les doutes soulevés par les médias et actuellement examinés par le Ministère public de la Confédération (MPC).
Il appelle à distinguer les pratiques malhonnêtes de celles respectueuses des règles, tout en précisant que son entreprise n'a pas été citée dans l'enquête.
Il mentionne que bien que des récolteurs indélicats aient été identifiés, son entreprise utilise un système interne de vérification pour garantir l'authenticité des signatures.
Campese évoque un taux d'erreur de 15 %, se jugeant éloigné des taux de falsification beaucoup plus élevés rapportés par certains médias.
Il remets également en question l'impact de groupes de discussion en ligne sur la collecte de signatures.
Des préoccupations existantes dans le secteur ont récemment refait surface, en particulier après des scandales antérieurs liés à de faux discours destinés à recueillir des signatures.
Campese plaide pour une professionnalisation accrue de la méthodologie de collecte, suggérant une collaboration avec les autorités pour établir des contrôles rigoureux et accroître la transparence, notamment en ce qui concerne la rémunération des récolteurs.
Toutefois, il souligne que modifier le mode de paiement, pour passer de la rémunération par signature à un paiement horaire, ne résoudrait pas la pression exercée sur les collecteurs.
Alors que des voix se lèvent pour réclamer une interdiction de cette pratique, Campese n'est pas seul dans sa lutte ; Noémie Roten, lanceuse d'alerte et co-présidente d'une initiative pour un service citoyen, souligne l'importance de cette méthode pour permettre à des acteurs sans ressources de parti d'atteindre leurs objectifs.
En revanche, certains parlementaires, principalement de gauche, estiment que la rémunération des récolteurs compromet la santé de la démocratie.
Par ailleurs, Campese met en doute la rigueur de son concurrent Incop, dont le statut d'association à but non lucratif, selon lui, ne garantit pas d’objectivité.
Cependant, cette entreprise, citée dans l'enquête, nie toute responsabilité.
Son président, Franck Tessimo, attribue la maîtrise des signatures aux collecteurs et assure que son rôle est celui d'intermédiaire.
Tessimo a ouvert récemment une entreprise similaire aux États-Unis, suite à l'enquête en cours.