
Publié le vendredi 27 octobre 2023
"Renforcement de la collaboration Suisse-France pour combattre les passeurs et la migration secondaire"
La Suisse et la France ont annoncé la mise en place d'un plan d'action conjoint visant à "lutter contre les passeurs".
Les deux ministres ont présenté cette initiative à la douane de Moillesulaz, sur la commune genevoise de Thônex.
Face à la recrudescence de la "migration secondaire", qui concerne les déplacements d'un Etat Schengen à un autre, les deux pays entendent renforcer leur collaboration dans la zone frontalière.
La Suisse, en raison de sa situation géographique, est fréquemment utilisée comme lieu de transit par des milliers de personnes chaque année, en provenance d'Italie ou d'Autriche, qui se rendent ensuite en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Pour lutter contre ces mouvements migratoires irréguliers, les ministres de la Justice et de l'Intérieur des deux pays ont exprimé leur résolution commune à combattre les activités criminelles des passeurs, qui constituent "un véritable fléau de société".
Le plan d'action repose sur trois axes principaux.
Tout d'abord, des patrouilles policières mixtes seront mobilisées dans la zone frontalière, en particulier dans le trafic ferroviaire transfrontalier, afin de lutter contre les passeurs.
Les contrôles seront intensifiés, sans toutefois devenir systématiques.
De plus, des officiers de liaison seront désignés pour renforcer la communication entre les autorités suisses et françaises.
Ensuite, les deux pays collaboreront en matière de renvois vers les pays d'origine en organisant des vols de retour communs.
Une première opération de ce type a déjà été réalisée vers la Géorgie le 10 octobre dernier.
Enfin, la Suisse et la France partagent une vision commune concernant les enjeux migratoires et souhaitent agir ensemble pour peser dans le débat européen.
Ce plan d'action, qui sera évalué durant la première moitié de 2024, fait suite à des accords similaires déjà conclus par la Suisse avec l'Autriche et l'Allemagne en 2022.
Il témoigne de la volonté des deux pays de renforcer leur coopération dans la lutte contre les passeurs et la migration irrégulière.