Le National a récemment adopté une motion visant à renforcer la protection des droits des enfants sur Internet, en particulier face au phénomène du « sharenting », qui désigne la pratique des parents partageant des photos de leurs enfants en ligne.

Cette initiative a été portée par l'ancienne conseillère nationale Valentine Python, puis reprise par Raphaël Mahaim, tous deux membres des Verts.

La publication fréquente de clichés d'enfants sur les réseaux sociaux peut exposer ces derniers à des menaces, y compris le détournement de leurs images à des fins malveillantes.

Mahaim a souligné qu'un enfant peut être confronté à une moyenne de 1 300 photos de lui-même en ligne avant d'atteindre l'âge de 13 ans, ce qui constitue une atteinte à son droit à l'image et à sa vie privée.

Les conséquences de cette pratique peuvent être sérieuses, car certains parents ont déjà été confrontés à des abus de ces images, allant de leur utilisation dans des réseaux criminels à la création de montages via l'intelligence artificielle.

Mahaim a insisté sur la nécessité d'agir en Suisse pour garantir que les droits à l'image des enfants soient protégés, notamment en établissant des lois claires sur ce sujet et en travaillant sur la législation sur la protection des données.

Le Conseil fédéral, cependant, s'est opposé à cette motion, plaidant pour une approche axée sur la sensibilisation et l’éducation des parents, qui sont souvent très actifs sur les réseaux sociaux.

La prochaine étape de ce processus législatif est l'avis du Conseil des États.

Une étude de l'Université de Fribourg a récemment révélé qu’un sur dix des parents suisses partage régulièrement des images de leurs enfants en ligne, sans parfois même demander leur consentement au préalable.