
Publié le samedi 14 décembre 2024
"Salaires en Danger : Vers une Prévalence de la CCT au Détriment du Salaire Minimum Cantonal ?"
Le Conseil fédéral a soumis un projet au Parlement, permettant à certains employeurs de payer leurs employés en dessous du salaire minimum cantonal.
Cela pourrait notamment affecter les salaires des coiffeuses à Genève, où une chute significative de la rémunération est envisagée.
Actuellement, les travailleurs bénéficiant d'un salaire minimum cantonal ne peuvent pas être rémunérés en-deçà de celui-ci, même dans des secteurs à faible taux de rémunération.
Toutefois, la décision désormais revient aux parlementaires, qui devront trancher entre la primauté d'une Convention collective de travail (CCT) ou du salaire minimum.
Ce projet découle de l'adoption d'une motion par le centriste Ettlin, intitulée « Protéger le partenariat social contre des ingérences discutables », obligeant le Conseil fédéral à agir.
L'Exécutif exprime ses réserves face à cette modification législative, affirmant qu'elle contredit plusieurs principes de l'ordre juridique en Suisse, notamment la répartition des compétences entre la Confédération et les cantons.
Les prévisions de Berne reposent sur une large opposition des cantons à cette mesure lors de la phase de consultation, sans aucun changement dans le texte original.
Le syndicat Unia a rapidement manifesté son désaccord, demandant au Parlement de refuser le projet.
Il souligne que l'application de cette motion pourrait entraîner une diminution salariale allant jusqu'à 1000 francs par mois pour de nombreux ouvriers dans des cantons comme Genève et Neuchâtel.
Unia affirme que cette réforme contreviendrait non seulement aux principes fédéraux et constitutionnels, mais aussi à la démocratie directe, soulignant que de nombreux citoyens ont voté pour instaurer des salaires minimums dans le but d'assurer un niveau de vie décent pour les travailleurs.