Des contenus illicites liés à des abus sexuels sur des enfants sont actuellement largement accessibles sur des serveurs situés en Suisse.

Face à ce constat alarmant, le Conseil fédéral envisage des mesures pour pallier cette situation.

En effet, dans le pays, les hébergeurs de sites Web ne sont pas contraints de retirer ou de signaler des contenus considérés comme illégaux.

Dans une motion déposée récemment, la conseillère nationale Christine Bulliard-Marbach a souligné que la Suisse occupait la quatrième position mondiale en termes d'hébergement de tels contenus, derrière les Pays-Bas, les États-Unis et Hong Kong.

Pour remédier à cette faille législative, le Conseil fédéral a manifesté son soutien à un élargissement des obligations de signalement, à l'image de ce qui a été mis en place par plusieurs pays européens.

Actuellement, seul un nombre limité de fournisseurs de services de télécommunication, tels que Swisscom, est concerné par cette obligation, alors que les fournisseurs d'hébergement ne sont soumis à aucune contrainte légale pour bloquer ces contenus ou en informer les autorités.

Bien que le secteur local ait instauré un code de bonne conduite pour aborder cette problématique, son application reste volontaire.

Cette lacune pourrait expliquer en partie l'essor de la Suisse dans le domaine du trafic d'images pédocriminelles.

Une organisation non gouvernementale a révélé que cette situation préoccupante est essentiellement attribuable à deux sites web qui furent responsables de l'hébergement d'un grand nombre d'images illicites.

Ainsi, le nombre d'URLs détectées en Suisse pour des abus sexuels sur enfants a explosé, passant de 637 en 2022 à 22 569 l'année précédente, représentant environ 8 % des IP signalées à l'échelle mondiale.

Par ailleurs, le marché des contenus pédocriminels est estimé par des spécialistes à générer un chiffre d'affaires global de 18 milliards de dollars.