Publié le mardi 04 février 2025
"Surproduction d'électricité en Suisse : les producteurs solaires face à une réalité difficile"
La production d'électricité en Suisse connaît un excédent, entraînant des conséquences néfastes pour les producteurs d'énergie solaire.
D'après un rapport publié par un média alémanique, le nombre d'heures pendant lesquelles les prix de l'électricité étaient négatifs sur le marché suisse est demeuré constant entre 2017 et 2023, variant de une à 74 heures.
Cependant, une forte augmentation des prix négatifs a été observée l'année précédente, avec un quadruplement par rapport à 2023.
Cette situation est largement due aux conditions climatiques : lorsqu'il y a beaucoup de soleil et de vent, la production d'énergie solaire et éolienne atteint des niveaux élevés à travers l'Europe, ce qui provoque un surplus d'électricité et entraîne une chute des prix.
Cela contraint les grands producteurs à payer pour écouler leur électricité sur le réseau.
En revanche, les consommateurs individuels bénéficient d'un tarif de rachat garanti qui les protège des baisses de prix.
Stefan Roth, un expert en énergies renouvelables, indique que cette garantie constitue un obstacle.
Les petits producteurs n'ont pas d'incitation à limiter leur contribution lors des surplus, tandis que les grandes entreprises ne peuvent pas fermer rapidement leurs installations, pour des raisons légales et économiques.
Cette surproduction engendre des pertes financières considérables, en particulier pour Axpo, le principal exploitant de centrales en Suisse, où les pertes liées aux prix négatifs atteignent des dizaines de millions et continuent d'augmenter.
Roth souligne que cette dynamique se traduit par des coûts supplémentaires pour les consommateurs.
Pour éviter une surproduction d'électricité solaire, l'installation de batteries domestiques se présente comme une alternative.
En 2023, près de 200 000 batteries ont été installées en Suisse, marquant une hausse de 80 % par rapport à l'année précédente.
Ce phénomène devrait se poursuivre en 2024, selon les prévisions.
Toutefois, les fournisseurs avertissent que si les batteries peuvent aider à gérer la consommation estivale, elles ne représentent pas une solution suffisante à elle seules.