
Publié le mardi 08 avril 2025
Un milliard de francs pour renforcer les capacités d'armement de l'armée suisse : feu vert de la commission parlementaire
La commission de politique de sécurité de la Chambre basse du Parlement suisse a voté, par 16 voix contre 9, en faveur d'un supplément de 1 milliard de francs destiné à l'acquisition de munitions pour des systèmes de défense à longue et moyenne portée, ainsi que pour des systèmes d'appui de feu indirect à moyenne distance.
Cette initiative vise à renforcer les capacités de résilience de l'armée suisse.
Les membres de la majorité ont souligné l'importance d'une première tranche de crédit permettant de conclure des contrats rapidement afin de garantir des délais de livraison.
Certaines munitions pourront être fabriquées sur le territoire suisse.
En revanche, la minorité de gauche a fait valoir que toute discussion sur un financement additionnel devrait être précédée par la définition d'une solution budgétaire.
Parallèlement, le Conseil fédéral a proposé des crédits d'engagement de 1,69 milliard de francs pour l'année 2025, dont 1,5 milliard serait affecté à des projets d'armement, notamment l'acquisition de nouveaux véhicules blindés.
Ces allocations sont en partie motivées par l'objectif ambitieux du Parlement d'allouer 1 % du PIB à l'armée d'ici 2032.
Au cours des discussions en commission, un amendement visant à renvoyer l'ensemble du dossier au Conseil fédéral pour qu'il ajuste le programme d'armement en fonction des menaces contemporaines, telles que le terrorisme et les cyberrisques, a été rejeté par une majorité de 17 voix contre 8.
Cela a été justifié par l'urgence de procéder à ces acquisitions dans le contexte actuel de tensions en matière de sécurité.
D'autres propositions visant à modifier le montant des crédits pour l'appui de feu indirect ou à restaurer les chars Leopard 87 ont également été écartées.
En ce qui concerne le programme d'armement, il a reçu l'aval de la commission avec un score de 16 voix pour, 6 contre et 3 abstentions, et sera soumis à l'examen du Conseil national lors de la prochaine session d'été.
Dans le même temps, la commission a approuvé la décision du Conseil fédéral de retirer de service la flotte de F-5 Tiger, par 16 voix contre 9.
Une proposition, qui aurait conditionné cette mise hors service à l'entrée en service des avions F-35, a été rejetée avec un résultat de 14 voix contre 10 et 1 abstention.
La majorité estime que le prolongement de l’utilisation des F-5 Tiger, au-delà de leur durée de vie, serait trop onéreux et n'apporterait pas de valeur ajoutée pour la défense, tandis que la minorité estime que ces appareils pourraient encore remplir des fonctions d'entraînement, d’appui aérien pour la police, ou simuler des adversaires durant des exercices, allégeant ainsi la charge sur la flotte de F/A-18.