Une étude menée par le Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a révélé que la stigmatisation liée au VIH demeure un enjeu majeur en Suisse.

Malgré les avancées considérables en matière de traitements, qui permettent aux personnes vivant avec le VIH de bénéficier d’une qualité et d’une espérance de vie significatives, la lutte contre les préjugés associés à cette maladie semble encore timide.

L'étude, qui représente la plus vaste recherche sur ce sujet en Suisse, a consisté en un questionnaire de douze items administré à 5563 participants au cours de consultations médicales.

Les résultats indiquent que 91% des répondants affirment qu'ils prennent des précautions lorsqu’il s’agit de révéler leur séropositivité, et qu’un tiers d'entre eux n’a partagé cette information qu'avec des professionnels de santé.

Les données montrent que le sentiment de stigmatisation touche diverses catégories de la population, mais est particulièrement prononcé chez les femmes, les personnes d’origine africaine et les hétérosexuels.

De plus, plus d’un tiers des participants a signalé avoir subi des formes de stigmatisation dans les établissements de santé eux-mêmes.

L’analyse révèle également qu’une durée plus longue de suivi clinique est liée à une diminution de cette stigmatisation, mais ce phénomène ne devient significatif qu'après dix ans.

Les résultats de l’enquête abordent divers aspects liés à la stigmatisation, y compris les inquiétudes relatives à la révélation de leur statut et les impacts sur l'image personnelle.

Les auteurs de l'étude, notamment la Dre Eleftheria Kampouri, soulignent que la stigmatisation peut être anticipée ou intériorisée, engendrant des sentiments de honte et de dégoût.

Cette dynamique peut entraîner des problèmes de santé mentale, tels que la dépression, et nuire à l’adhésion au traitement.