
Publié le mercredi 12 mars 2025
"30 000 poissons perdus en deux mois : des cormorans protégés menacent la pisciculture sans indemnisation"
À Serdinya, dans les Pyrénées-Orientales, une pisciculture subit des pertes significatives en raison des attaques répétées des cormorans, une espèce protégée.
En l’espace de deux mois, plus de 30 000 poissons ont été tués, provoquant une réelle détresse chez le pisciculteur Nicolas Crouilles.
Les cormorans, qui peuvent consommer jusqu'à 500 grammes de poisson quotidiennement tout en perturbant de manière dévastatrice les bassins, représentent un fléau pour son activité.
Nicolas Crouilles témoigne des méthodes infructueuses qu’il a mises en place pour tenter de protéger ses poissons.
Malgré des tentatives telles que l'utilisation de faux hiboux ou de dispositifs à sons pour effrayer ces oiseaux, aucun de ces systèmes n’a fait ses preuves.
En fait, jusqu'à 70 cormorans peuvent attaquer simultanément, rendant toute défense inefficient.
L'absence d'indemnisation en cas de pertes aux mains des cormorans soulève des questions.
Alors que les éleveurs de brebis peuvent recevoir une compensation lorsque leurs animaux sont attaqués par des loups, les pisciculteurs comme Crouilles sont laissés sans recours lorsque leurs poissons sont consommés.
Cela crée un manque à gagner considérable, d’autant plus qu’il doit encore assumer des frais liés à l’équarrissage des poissons blessés.
La préfecture a autorisé de manière exceptionnelle l'abattage de quelques cormorans, cependant, pour assurer la pérennité de son exploitation, Nicolas Crouilles envisage d'installer une volière ou même de construire une structure protégée au-dessus de ses bassins.