Une recrudescence de faillites frappe les petits commerces à Toulouse, suscitant des préoccupations quant à la santé économique de la ville.

Selon le tribunal de commerce de Toulouse, pas moins de 1 216 procédures collectives ont été traitées en 2023, dont près de 20% étaient liées au secteur du commerce.

Philippe Dedieu, président du tribunal de commerce de Toulouse, explique que cette situation découle de multiples facteurs.

Tout d'abord, la fréquentation du centre-ville est en baisse, ce qui affecte directement les commerces.

De plus, la concurrence accrue des sites internet dans le domaine du textile met également en péril ces établissements.

Enfin, l'inflation contribue à la diminution du chiffre d'affaires de certains commerçants.

Il convient de noter que le nombre réel de fermetures de commerces ne se limite pas aux procédures de liquidation judiciaire.

Certains choisissent la liquidation à l'amiable pour mettre fin à leurs activités, tandis que d'autres appartenant à des chaînes de magasins voient leur liquidation traitée à Paris plutôt qu'à Toulouse.

La situation difficile que traversent de nombreuses entreprises toulousaines ne date pas d'hier.

Philippe Léon, premier vice-président de la Chambre du commerce et de l'industrie (CCI) de Haute-Garonne, affirme que la crise des Gilets jaunes fin 2018 a été un facteur déterminant.

En effet, les manifestations qui ont duré 56 semaines ont gravement perturbé l'activité commerciale en privant les commerçants d'une partie non négligeable de leur chiffre d'affaires.

Les années de pandémie n'ont fait qu'aggraver la situation, malgré les aides accordées par l'État pour soutenir les entreprises en difficulté.

Le prêt garanti par l'État (PGE), bien qu'ayant permis à certaines entreprises de survivre temporairement, a finalement révélé les lacunes économiques des commerçants.

La reprise du remboursement du PGE, combinée à un chiffre d'affaires toujours en deçà des niveaux pré-crise et à une inflation persistante, a entraîné une série de fermetures.

En définitive, la situation actuelle nécessite une attention particulière, selon Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge du commerce.

Bien que l'année 2023 ait été marquée par une correction économique, il faut surveiller de près le tissu commercial fragilisé par rapport à l'an dernier.

La route vers un retour à la normale reste encore incertaine pour les petits commerces de Toulouse.