Publié le jeudi 14 décembre 2023
Procès Arribagé-Vignon : l'exécution provisoire requise pourrait entraîner la perte immédiate du mandat de Laurence Arribagé
Procès Arribagé-Vignon : qu'est-ce que l'exécution provisoire requise à l'encontre de Laurence Arribagé ?
Lors du procès qui s'est tenu devant le tribunal judiciaire de Paris, Laurence Arribagé a quitté la salle d'audience mercredi soir, visiblement émue.
Même la plaidoirie de son avocat, Me Eric Mouton, n'a pas suffi à lui redonner le sourire.
L'élue toulousaine a été questionnée par la présidente Isabelle Prévost-Deprez avec sévérité, ce qui a ravivé son ressentiment envers Corinne Vignon.
Me Laurent de Caunes, l'avocat de cette dernière, n'a pas été tendre envers Laurence Arribagé, affirmant que sa peur de perdre son siège lui faisait perdre le sens des réalités.
Mais c'est le réquisitoire de Raphaël Morand qui a porté le coup fatal.
Le procureur a minutieusement exposé les charges retenues contre les prévenus, et a déclaré que Laurence Arribagé était coupable de recel de dénonciation calomnieuse, recel de violation du secret professionnel commis par Marc Menvielle, ainsi que recel de prise illégale d'intérêt.
Il a vivement dénoncé l'acharnement de l'accusée envers son adversaire politique, en soulignant qu'en tant que députée à l'époque des faits, elle avait le devoir d'exemplarité.
Outre la peine de 3 ans de prison avec sursis et une amende de 20 000 €, le procureur a également requis une peine de 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
Cette demande, jugée "à la mode" par les avocats, entraîne une exécution immédiate de la peine.
Ainsi, si le tribunal décide de retenir cette peine, même avec une durée réduite, Laurence Arribagé perdrait immédiatement son mandat d'élue à la mairie de Toulouse dès le lendemain du verdict, soit le 30 janvier.
Jean-Luc Moudenc se retrouverait sans une adjointe importante et le mouvement politique Horizon, dirigé par Edouard Philippe, serait privé de sa chef de file en Haute-Garonne.
Pour Laurence Arribagé, cet engagement politique de près de 20 ans serait brutalement interrompu.
La décision du tribunal est attendue pour le 29 janvier, mais d'ici là, les semaines à venir risquent d'être longues.