Publié le vendredi 27 octobre 2023
Un homme de 61 ans suspecté d'avoir aidé des femmes en situation irrégulière à obtenir des titres de séjour en reconnaissant frauduleusement la paternité de 17 enfants
Un homme de 61 ans est actuellement poursuivi pour reconnaissance frauduleuse de paternité après avoir prétendu être le "père" de 17 enfants.
Il est suspecté d'avoir aidé des femmes originaires d'Afrique noire en situation irrégulière en France à obtenir des titres de séjour en reconnaissant la paternité de leurs enfants.
L'affaire a été découverte après qu'une employée d'une mairie dans la Haute-Garonne ait remarqué une coïncidence troublante.
En quelques semaines, le même homme s'est présenté deux fois pour déclarer la paternité de deux nouveau-nés.
Une de ces déclarations a été contestée devant le tribunal d'instance de Toulouse, ce qui a conduit le parquet civil à demander à la police aux frontières d'enquêter sur cet homme.
Les enquêteurs de la brigade mobile de recherches de la police aux frontières ont rapidement découvert que le suspect était officiellement reconnu comme le père de 17 enfants.
Entre 2003 et 2023, des demandes de reconnaissance de paternité avaient été acceptées, principalement à Toulouse et dans d'autres départements de France, notamment autour de Paris.
Cependant, grâce à un travail minutieux et à des tests ADN, les enquêteurs ont prouvé que cet homme n'était pas le véritable père de tous ces enfants.
La plupart des jeunes mères impliquées étaient originaires du Cameroun et se trouvaient en situation irrégulière en France.
Elles auraient fait appel aux services du "faux père" pour obtenir la nationalité française pour leurs enfants, ce qui leur permettrait d'obtenir des titres de séjour.
Selon la police aux frontières, 14 des femmes impliquées vivent en France sans autorisation.
Les enquêteurs ont également découvert que ces femmes ont été mises en contact avec le principal suspect par l'intermédiaire de deux personnes de leur propre communauté.
Le sexagénaire se présentait ensuite dans les municipalités avec les pièces d'identité de la mère et les siennes, et une fois le processus terminé, il recevait une contrepartie financière ou en nature.
Le 13 octobre, les trois suspects, le Franco-Camerounais et ses deux complices, ont été arrêtés dans les Landes.
Lors des interrogatoires, ils ont reconnu les faits tout en nuancant leurs intentions, affirmant qu'ils agissaient pour aider ces familles.
Ils sont actuellement poursuivis pour reconnaissance frauduleuse de paternité et aide aux séjours irréguliers.
Leur procès est prévu pour la fin du mois de novembre 2024.
La question maintenant est de savoir comment la justice traitera ceux qui ont bénéficié de ces services.
Il est possible que les titres de séjour des mères de famille soient rapidement annulés, mais la situation est plus complexe pour les enfants, car certains faits sont prescrits.
Le parquet civil devra étudier les autres cas pour prendre une décision.