Abdulrahman Khallouf, poète et metteur en scène originaire de Syrie installé à Bordeaux, est décédé ce jeudi à l'âge de 47 ans des suites d'un cancer.

Né en 1977, il avait quitté son pays en 2002, estimant qu’à 25 ans, il avait encore l'opportunité de reconstruire sa vie ailleurs.

Titulaire d'un diplôme de l'Institut supérieur des arts dramatiques de Damas, Khallouf avait su marquer le monde du théâtre avec des créations abordant des thèmes tels que l'exil, la guerre et le déracinement.

Son œuvre, à la fois poétique et réaliste, comprend plusieurs pièces, dont "Sous le pont", présentée en 2016 lors d'un festival bordelais.

Abordant la complexité des relations humaines et les enjeux de la société, il a également écrit et mis en scène des pièces comme "Secret de famille" et "Les âmes cimentées".

En 2020, il a adapté "Antoine B. : La main tendue" pour la scène, et récemment, en 2022, il a présenté "Le Soldat orphelin" lors d'un festival, accompagné d'une scénographie signée Jean-Luc Terrade.

Avec sa compagne, la comédienne Élise Monniaux, il avait adapté le célèbre poème "Une Saison en enfer" de Rimbaud, prévu pour le festival d'Avignon en 2024.

De plus, il s'apprêtait à donner vie à "Folie Douce", une pièce écrite par son frère Najdat, au théâtre Le Levain à Bègles en mars 2025.

En tant que poète, Khallouf a composé en arabe et en français, publiant des recueils tels que "Le bonheur est une abeille qui me pique à la hanche" et "Un palmier dans un champ de mines".

Actif dans l'éducation artistique, il participait à des rencontres pour promouvoir la laïcité et l'importance de l'éducation dans l'épanouissement citoyen. À travers ses réalisations et son engagement, Abdulrahman Khallouf laisse un héritage riche qui témoigne de son voyage d'exilé ainsi que de son profond attachement à la culture, contribuant ainsi au dynamisme artistique de Bordeaux et à la représentation de la voix orientale.