Publié le mercredi 08 janvier 2025
Bordeaux Métropole met en place un dispositif de télétravail et d'absences pour ses agentes souffrant de douleurs menstruelles
Bordeaux Métropole a lancé une initiative qui pourrait renforcer le soutien aux employées confrontées à des règles douloureuses.
Depuis le début de l'année, les femmes travaillant pour la métropole peuvent désormais recourir au télétravail pour raisons médicales, ou s'absenter jusqu'à 13 jours par an si leurs douleurs rendent difficile l'exercice de leurs fonctions.
Cette mesure a été présentée par Jean-François Egron, vice-président de Bordeaux Métropole, lors du dernier conseil métropolitain, qui a eu lieu le 6 décembre 2024.
Elle pourrait bénéficier à une partie des 1 777 agentes de la métropole, représentant environ 32,6 % des effectifs, dans des domaines où les effectifs sont encore majoritairement masculins, comme chez les éboueurs.
Une étude de l'IFOP met en lumière qu'environ 15,5 millions de menstruées vivent en France, dont près de la moitié éprouvent des douleurs menstruelles.
Cette avancée a été saluée par de nombreux élus métropolitains, qui voient en elle un pas vers une culture d'égalité et une promotion d'une approche plus inclusive au sein des équipes.
Claude Mellier, vice-présidente de la métropole, souligne l’importance de prendre en compte les problématiques de santé des agents comme un atout pour les collectivités.
Elle fait remarquer que cette initiative allie santé des femmes, bien-être au travail et attention envers les plus vulnérables.
De son côté, Stéphane Delpeyrat-Vincent a tenté de rassurer sur les craintes d'éventuels abus, évoquant une faible demande dans sa commune, où seulement quatre agents ont sollicité ce dispositif.
Delphine Jamet a également salué cette mesure comme une avancée progressive, visant à mettre en lumière la réalité des cycles menstruels souvent minimisés au sein du monde professionnel.
Cependant, il est important de noter qu'aucune législation ne permet actuellement de formaliser ce type de congé, en raison de l’absence d’égalité de traitement avec les agents de l'État.
Un projet de loi sur le congé menstruel avait été rejeté par le Sénat l'an dernier.
Enfin, la Ville de Bordeaux avait reçu une communication de la préfecture suite à une proposition d'expérimentation de congés pour raisons gynécologiques, indiquant les défis entourant de telles décisions.
D’autres collectivités, comme le Département de la Gironde et la Région Nouvelle-Aquitaine, explorent également ce type de dispositifs pour accueillir les agentes souffrant de douleurs menstruelles.