Publié le mercredi 28 août 2024
Le président de la mosquée Al-Farouk à Pessac, Abdourahmane Ridouane, en rétention, saisit le Conseil d'État pour contester son expulsion accusée de positions anti-républicaines.
Abdourahmane Ridouane, qui occupe le poste de président de la mosquée Al-Farouk à Pessac, se retrouve actuellement en détention dans un centre de rétention administrative à Mesnil-Amelot, en Île-de-France, après un arrêté d'expulsion émis par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Ce dernier l'accuse d'adopter des « positions anti-républicaines », d'appartenir à une « obédience salafiste », ainsi que de tenir des « propos antisémites et haineux à l'encontre d'Israël et des juifs ».
Le 8 août, Abdourahmane Ridouane a été arrêté à son domicile alors qu'il bénéficiait d'un jugement favorable du tribunal administratif de Bordeaux, ordonnant un réexamen de sa demande de renouvellement de titre de séjour, qu'il a déposée après avoir vécu en France depuis 1991.
Au mois de juin dernier, ce même tribunal avait rendu un avis défavorable à son expulsion.
Depuis sa détention, Ridouane a déclaré que l'application de la loi dite « séparatisme » constitue une atteinte à ses droits.
Il se décrit comme un militant engagé, luttant contre l'islamophobie, et affirme qu'il n'est pas un imam, mais un citoyen jouissant de sa liberté d'expression.
Une collecte de fonds a été organisée pour l'aider à faire face à ses frais de procédure, en raison de son absence d'emploi depuis 2021, liée à la perte de son titre de séjour.
Après avoir été assigné à résidence pendant les Jeux olympiques, son avocat a tenté de contester l'arrêté d'expulsion devant le tribunal administratif de Paris, mais ce recours a été refusé le 10 août.
Le Conseil d'État a été saisi le 27 août pour examiner l'affaire, représentant pour Ridouane la dernière chance dans son parcours judiciaire.
Selon son avocat, ce recours, bien qu'important, ne suspend pas l'exécution de l'expulsion, qui pourrait se produire à tout moment.