"Mal-être chez les jeunes : la Nouvelle-Aquitaine paradoxalement entre santé mentale perçue et symptômes préoccupants"

Selon une enquête réalisée en 2025 par la Mutualité française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram, près de 70 % des jeunes en Nouvelle-Aquitaine (69 %) se décrivent en bonne santé mentale, un chiffre légèrement au-dessus de la moyenne nationale qui s’établit à 64 %.

Ce constat pourrait refléter une résilience régionale, attribuée à un cadre de vie perçu comme plus serein par rapport à des zones comme l'Île-de-France ou certaines grandes métropoles du sud-est.

Toutefois, Aurélien Vautard, responsable des affaires médicales au Centre hospitalier Charles Perrens, met en garde contre des inégalités marquées : les jeunes vivant dans des zones urbaines se déclarent généralement en meilleure santé mentale que ceux des zones rurales, qui souffrent souvent d'isolement.

Pour répondre à ces défis, l’hôpital Charles-Perrens met en place des équipes spécialisées pour les adolescents et les jeunes adultes, notamment dans des régions comme le Médoc et le Bassin d'Arcachon, où la demande est forte et les délais de prise en charge prolongés.

Malgré cette perception positive, des faiblesses préoccupantes subsistent.

Près de 24 % des jeunes de Nouvelle-Aquitaine présentent des symptômes dépressifs cliniques, un taux qui, bien qu’environnant la moyenne basse du pays, reste alarmant compte tenu de la population étudiante et du nombre de jeunes actifs dans la région.

Les indicateurs de mal-être sont également significatifs : une majorité des jeunes ressentent une fatigue persistante, des troubles du sommeil, un désintérêt ou un sentiment de dévalorisation. À l’échelle nationale, 83 % des jeunes se disent épuisés, tandis que 72 % présentent des troubles du sommeil et 61 % évoquent des sentiments de tristesse ou de déprime.