Un livreur Uber Eats témoigne de sa réalité quotidienne dans le Var.

Rencontré après la grève du dimanche 12 novembre, Saïd fait partie de ces livreurs qui ont décidé de se faire entendre en manifestant devant les restaurants de restauration rapide.

Selon lui, ces grandes enseignes assurent la majorité de leurs courses, ce qui justifie leur démarche. Âgé d'une quarantaine d'années, marié et père de deux enfants, Saïd est livreur pour Uber Eats depuis un an.

Auparavant, il travaillait en tant que chauffeur routier en CDI, mais a perdu son emploi après la fermeture de la société pour laquelle il travaillait.

Depuis, il n'a trouvé que des contrats d'intérim insuffisants pour subvenir aux besoins de sa famille.

C'est pourquoi il a décidé de devenir livreur à plein temps pour Uber Eats.

Saïd travaille en moyenne dix heures par jour, cinq jours par semaine, commençant à 8h du matin et finissant à minuit.

Son objectif est de gagner au moins 100 euros par jour, ce qui le pousse à rester connecté à l'application de commande tant qu'il n'a pas atteint cet objectif.

Il arrive même qu'il doive quitter sa famille en plein repas pour effectuer une livraison.

Malgré cette cadence soutenue, Saïd estime ne pas être suffisamment rémunéré pour son travail.

Après déduction des charges et des frais liés à son scooter, il gagne environ 6,80 euros de l'heure.

La dernière mesure prise par Uber Eats, qui permet désormais aux livreurs de prendre en charge trois commandes simultanément au lieu de deux, pourrait encore réduire leur activité et donc leurs revenus.

Saïd, comme de nombreux autres livreurs, se retrouve donc dans une situation difficile, où il doit travailler de longues heures pour un salaire minimum.

Espérons que ces témoignages contribueront à une prise de conscience sur les conditions de travail de ces livreurs qui assurent nos livraisons au quotidien.