Publié le mercredi 17 janvier 2024
L'enquête sur l'attentat de Nice : Transfert imminent du volet sécurité à Marseille ?
L'enquête portant sur les mesures de sécurité mises en place sur la Promenade des Anglais lors de l'attentat du 14 juillet 2016 pourrait être transférée à Marseille.
Le parquet de Nice a formulé une demande en ce sens, qui a été annoncée par le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.
Depuis des années, les familles des victimes réclament un procès concernant les insuffisances des autorités municipales et préfectorales en matière de sécurité lors de cet événement.
Elles estiment également que certains obstacles locaux ont entravé l'enquête jusqu'à présent.
Si la procédure de transfert aboutit, le volet judiciaire de cette enquête, qui a entraîné la mort de 86 personnes et blessé plus de 400 autres, pourrait être confié à des magistrats spécialisés à Marseille dans les semaines à venir.
Virginie Leroy, avocate de l'association de victimes Promenade des Anges, a déclaré avoir discuté de cette option avec le parquet ces derniers mois.
Suite à une requalification en octobre, l'enquête, qui était initialement axée sur la mise en danger d'autrui, se concentre désormais sur les homicides et les blessures involontaires.
Viriginie Leroy a déclaré : "Nous disposons d'un service dédié à ce type d'infractions et à des affaires importantes à Marseille, avec des policiers et des juges dotés des compétences, des effectifs et surtout de l'expérience des dossiers délicats." Le procès concernant l'attentat lui-même, qui se déroule devant la cour d'assises spéciale à Paris, a déjà conduit à la condamnation de huit complices de l'auteur, sanctionnés de deux à dix-huit ans d'emprisonnement.
L'auteur lui-même a été abattu par la police le soir de l'attaque.
Une deuxième procédure en appel est prévue pour avril.
Dans le cadre de l'enquête sur les questions de sécurité, quatre personnes, dont Christian Estrosi, maire de Nice à l'époque et chargé de la sécurité en tant que premier adjoint, ont été placées sous statut de témoin assisté.
Selon Samia Maktouf, avocate des parties civiles, ce possible transfert constitue "un souffle d'air frais extraordinaire".
L'association Promenade des Anges y voit "le signe d'un nouvel espoir, sept ans après l'attentat".
Dans un communiqué, celle-ci rappelle son souhait de voir les manquements prouvés être reconnus, que des mises en examen soient prononcées et qu'un procès puisse enfin avoir lieu.