Publié le mercredi 04 décembre 2024
Appel d’un militant pro-palestinien condamné pour apologie du terrorisme : la Cour d'appel de Montpellier examine les enjeux de la liberté d’expression
La Cour d'appel de Montpellier a examiné, le 2 décembre, une affaire impliquant un militant pro-palestinien accusé d'apologie du terrorisme.
Au cœur des débats, des termes tels que "actes de résistance" et "héroïques", utilisés en référence aux événements survenus en Israël le 7 octobre 2023, suscitent des interrogations sur leur impact et sur la qualification d'actes qualifiés de terroristes par le Parlement européen.
Abdel-Wahab L., un homme d'une quarantaine d'années de Montpellier, a été poursuivi suite à une allocution de sept minutes prononcée lors d'une manifestation en soutien à Gaza et Palestiniens, le 4 novembre 2023.
Cette prise de parole a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit le préfet à faire signaler ses propos au procureur de la République.
En première instance, il a été condamné à un an de prison avec sursis, à verser des dommages-intérêts à plusieurs associations luttant contre l'antisémitisme, dont le Crif, ainsi qu'à son inscription au registre national des auteurs d'infractions terroristes.
Estimant que sa liberté d'expression était compromise, l'intéressé, soutenu par des avocats de la Legal team antiraciste, a décidé d'interjeter appel.
Lors de l'audience, il a défendu ses propos en se présentant comme un militant anti-colonial et en qualifiant ses mots de "prise de position politique".
Il a expliqué que les événements du 7 octobre doivent être vus comme une "résistance à l'oppression coloniale", affirmant que ses idées étaient partagées par une large majorité de la population mondiale.
Il a également mentionné que la notion de terrorisme a fréquemment été appliquée dans le passé à des mouvements de libération, comme l'ANC en Afrique du Sud ou le FLN en Algérie. À l'issue de l'audience, le représentant du parquet a plaidé pour le maintien de la peine initialement infligée.
La Cour d'appel devrait rendre sa décision le 3 février prochain.