Le film "To a land unknown", présenté au Cinemed à l'occasion de l'Antigone d'O 2024, raconte l'histoire de deux Palestiniens, Chatila et Reda, qui, après avoir fui leur camp au Liban, se retrouvent à Athènes.

Leurs aspirations de déménager à Berlin pour y ouvrir un café, avec l'idée de faire venir la fiancée de Chatila, une talentueuse cuisinière, apportent un soupçon d'espoir à leur errance.

Actuellement, cependant, ils naviguent difficilement à travers l’univers des sans-abri et des clandestins dans la capitale grecque.

Chatila, interprété par Mahmood Bakri, est le stratège du duo, affichant une personnalité colérique et sérieuse, tandis que Reda, incarné par Aram Sabbagh, est davantage le cœur du groupe, bien que sa dépendance aux drogues complique leur situation.

Le film se profile comme un récit de survie dans un univers où les deux hommes tentent de se sortir de la précarité.

Bien qu'ils aient conscience de la misère de leur condition, ils sont piégés dans un cycle de déchéance.

La tonalité du film évolue vers celle d'un thriller, mais c'est dans son approche chronique que l'œuvre s'avère la plus efficace.

Elle fait écho à des classiques comme "Macadam Cowboy", tout en présentant un duo complexe et attachant malgré leurs choix discutables. À travers ces personnages, le réalisateur Mahdi Fleifel, lui-même d'origine palestinienne, explore le destin des Palestiniens, un parcours souvent qualifié de kafkaïen.

Le film s’ouvre sur une citation d’Edouard Saïd, évoquant la douleur de ne pas pouvoir retourner à ses origines, et se clôt sur les mots poignants de Mahmoud Darwich, invitant chacun à transformer la souffrance en résilience.

Une œuvre à la fois dure et percutante qui ne prend jamais de détours sur le parcours des exilés.