La question de la marchandisation des jeunes corps dans le monde virtuel est au cœur de la pièce "Daddy" présentée par Marion Siéfert.

Inspirée par les interactions inquiétantes que les adolescentes peuvent avoir sur les réseaux sociaux, la metteuse en scène s'attaque au sujet sensible de la pédophilie en ligne.

En créant une pièce pour six comédiens et onze personnages, elle explore le pouvoir et la domination exercés sur les enfants, mettant en lumière une réalité souvent taboue.

Dans "Daddy", on suit Mara, une adolescente de treize ans qui aspire à devenir actrice.

Elle fait la rencontre sur Internet de Julien, un homme plus âgé, charismatique et manipulateur, qui lui propose de devenir actrice dans un jeu virtuel appelé "Daddy".

En échange de célébrité et de richesse, elle devra sacrifier son intégrité et se livrer à des inconnus. À travers cette histoire, Marion Siéfert dresse le portrait d'une jeunesse désireuse de réussir dans un monde numérique où la valorisation de soi passe par l'exposition de son corps.

En utilisant les jeux vidéo et les avatars comme toile de fond, la metteuse en scène met en lumière une forme d'exploitation des femmes et des jeunes filles qui se prolonge dans le monde virtuel.

Les comédiens endossent le rôle des avatars, mettant en scène de manière physique les interactions numériques et les manipulations auxquelles peuvent être confrontés les adolescents sur Internet. "Daddy" interroge ainsi les mécanismes complexes de la marchandisation des corps et des relations mercantiles entre personnes de générations différentes.

Une pièce courageuse et saisissante qui soulève des questions essentielles sur la protection des jeunes dans un monde de plus en plus connecté.