Rachida et Sylvie expriment une joie sincère : le lundi marquait leur entrée dans le monde du travail en tant que salariées en CDI au sein de la nouvelle Entreprise à but d’emploi Hauts Val & Co.

Sylvie, visiblement touchée, partage son parcours : "J’ai perdu l’audition et il semblait impossible de retrouver un emploi adapté à mon âge." Elle souligne l'atmosphère bienveillante qui l'entoure. 21 individus ont ainsi obtenu un contrat de travail, représentant une des premières réalisations du programme Territoire zéro chômeur, établi par les villes de Montpellier et Grabels.

Lors de l'inauguration d'une future épicerie de quartier, située dans l’ancien centre commercial des Tritons, ces nouveaux employés ont été chaleureusement congratulés par les représentants locaux.

Les embauchés résident dans les Hauts de Massane ou au sein du quartier voisin de la Valsière, à Grabels.

Grabels a été la pionnière de cette initiative.

René Revol, le maire de la ville, évoque une réflexion sur les conséquences de l’ultralibéralisme sur la perception du chômage. "Il est inacceptable de faire croire que c'est la faute des chômeurs", déclare-t-il.

Ce projet repose sur l’idée qu'il est possible de réintégrer durablement sur le marché du travail des personnes longtemps sans emploi, en les mobilisant pour répondre à des besoins locaux non satisfaits. "C'est un projet conçu pour et par les habitants", précise Mustapha Laoukiri, conseiller municipal à Montpellier en charge de l’emploi.

Il souligne les efforts déployés pour créer une Commission locale pour l’emploi rassemblant divers acteurs économiques du territoire.

Jean-Loup Riche, son homologue à Grabels, évoque un important diagnostic réalisé au préalable.

Le projet se décline en quatre axes : un volet alimentaire, avec la création de l’épicerie et d'un café associatif ; un pôle de services pour les personnes fragiles ; des services au sein du Biopôle Euromédecine ; et enfin, des initiatives environnementales, comme la remise en production de deux oliveraies.

Avec des objectifs ambitieux, l’EBE projette de générer 200 emplois au cours des cinq prochaines années sur les deux quartiers concernés.

Michaël Delafosse souligne l'importance de l'accès à l'emploi pour la dignité des individus, affirmant qu'il a fallu du temps pour développer ce projet, mais qu'il est désormais prêt à réaliser son potentiel.

Guillaume Raymond, représentant de l’État et Sylvie Pradelle, du Département, partagent cet enthousiasme pour l'initiative.