
Publié le mardi 21 octobre 2025 dans la rubrique Nantes
"Altercation entre voisins : un commentaire sur le trampoline déclenche une soirée de violences, le prévenu plaide la légitime défense"
Cinq ans après une altercation survenue lors d'une soirée entre voisins au Cellier, près de Nantes, la cour d'appel de Rennes a réexaminé le cas d'un homme de 24 ans, condamné en 2021 pour des actes de violence.
Il se défend aujourd'hui en invoquant la légitime défense dans une affaire teintée d'alcool et de ressentiments.
Le 16 mai 2020, une réunion informelle entre voisins a pris une tournure chaotique à la suite d'une remarque mal interprétée.
Un des invités a été empêché d'utiliser un trampoline avec l'argument que "le trampoline, c’est pas plus de 100 kg." Cette observation a été perçue comme une moquerie sur son poids, entraînant une escalade de tensions.
Lors de la reconstitution du 15 octobre 2025, il a été établi qu'une bagarre a rapidement éclaté.
L'invité offensé a asséné un "coup de poing derrière la tête" à l'auteur de la remarque.
Ce dernier, qui se dit "sonné," ne réagit pas immédiatement, mais plus tard, il porte un "crochet au visage" à un autre convive qu'il perçoit comme agressant son beau-frère.
La victime du coup de poing a subi des blessures graves, avec plusieurs fractures de la mâchoire, nécessitant une intervention chirurgicale le lendemain.
En juin 2021, le tribunal correctionnel de Nantes a jugé le responsable de la remarque et du coup de poing, lui infligeant "trois mois de prison avec sursis" et "200 euros de dommages et intérêts." Le tribunal a reconnu que la victime avait également une part de responsabilité dans les événements.
Devant la cour d'appel de Rennes, le prévenu a expliqué avoir agi instinctivement, persuadé que son beau-frère était menacé.
Bien qu'il ait consommé "une dizaine de bières," il a précisé qu'il ne se considérait pas "ivre." Il a également noté que tous les présents étaient en état d'ivresse.
Son avocat, Me Stéphane Vallée, a plaidé avec conviction pour une relaxe, arguant que la décision précédente était "disproportionnée" et que son client avait simplement agi en état de légitime défense.
Il a également souligné que les voisins impliqués avaient "escaladé le grillage" séparant les jardins, n'étant pas invités.
En réponse aux plaidoiries, le représentant du ministère public n'a pas demandé de relaxe ni de confirmation des peines, laissant la cour "libre d'apprécier." Un point de controverse demeure : la "proportionnalité du geste." Étant boxeur amateur depuis quatre ans, le prévenu pouvait-il ignorer la force de son coup ?
La cour d'appel de Rennes a décidé de mettre sa décision en délibéré, le jugement étant attendu dans trois semaines.