Il y a 18 mois, Perrine Emeriaud Buée, âgée de 42 ans, a affronté la perte tragique de son époux Emmanuel, emporté par un cancer du côlon métastasé après une lutte de trois ans.

En réponse à son chagrin, elle a cofondé à Nantes un groupe de parole intitulé "Les petites veuvries entre amies", destiné à soutenir les veuves vivant des pertes précoces.

Leur romance, débutée dans le cadre professionnel, s'est rapidement transformée en amour profond.

Directeur de l'entreprise où Perrine travaillait, Emmanuel est devenu plus qu'un simple patron.

Perrine se souvient : "Après deux ans, nous avons réalisé que nos sentiments étaient réciproques, bien que j'étais mariée à l'époque, ce qui m'a poussé à me séparer en 15 jours.

J'avais trouvé mon âme sœur." En juillet 2019, la réalité de leur situation a changé avec le diagnostic de cancer métastasique.

Perrine se rappelle : "Nous savions qu'il n'y avait pas d'espoir.

Les traitements permettaient de gagner du temps, mais l’issue était incertaine." Au fil du temps, l'espoir s'estompe. "Le quotidien devient lourd, il fallait également s'occuper de notre fille qui n'avait que deux ans et demi au moment du diagnostic." Avant le décès d'Emmanuel, Perrine s'est confrontée à la nécessité d'accepter une réalité sans projets futurs avec lui.

Le couple s'est marié à Noirmoutier la veille du décès d'Emmanuel, marquant un moment de profonde douleur pour Perrine.

Elle confie : "La sidération a laissé place à une immense tristesse, une solitude qui devient pesante." Malgré la bienveillance de son entourage, elle ressent parfois un décalage dans les attitudes de ceux qui l'entourent.

Elle explique : "Certaines personnes tentent de nous rassurer en nous disant de passer à autre chose, mais Emmanuel reste présent dans ma vie quotidienne.

Je pense à lui chaque jour." Dans sa quête de compréhension, Perrine a trouvé une précieuse alliée en Emmanuelle, co-organisatrice des "petites veuvries entre amies".

Ce groupe de parole, jusqu'alors proposé en ligne, a évolué vers des rencontres en personne.

Perrine déclare : "Nous discutons de nombreux sujets, comme la vie de famille, les vacances et le retour au travail.

Les participantes varient en âge de 28 à 56 ans." Dix-huit mois après la perte de son mari, Perrine poursuit son cheminement à travers le deuil, ressentant un manque constant. "Cette absence est omniprésente.

La vie continue, mais les souvenirs s'estompent lentement."