Publié le jeudi 07 novembre 2024
"Pétition nationale : des syndicats unis pour réclamer un urgent réinvestissement dans l'hôpital public"
Une intersyndicale composée de quatre organisations syndicales a lancé une pétition nationale afin de réclamer un "électrochoc pour sauver l'hôpital public".
Cela intervient dans un contexte où les moyens alloués au secteur de la santé en France diminuent au fil des années, rendant difficile le maintien des services actuels, notamment à Nantes.
La pétition, mise en ligne le 17 octobre 2024, coïncide avec l'ouverture des discussions à l'Assemblée nationale concernant la loi de finances pour 2025.
Les syndicats CGT, FO, Sud et UNSA cherchent à sensibiliser l'opinion sur le manque de ressources dont souffre le système de soins.
La pétition décrit la situation actuelle comme alarmante : "L'hôpital public, ainsi que les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, est en crise".
Au CHU de Nantes, le déficit pour 2023 atteint 8 336 205 euros, malgré des renforts financiers de l'Agence Régionale de Santé.
Yoann Rouvière, représentant CGT au CHU, constate que l'activité ne cesse d'augmenter, tandis que les effectifs ne suivent pas cette tendance.
Selon le syndicat, un accroissement de 3 à 4 % du budget serait nécessaire pour faire face à l'inflation et garantir le fonctionnement actuel.
Cependant, maintenir le niveau de service implique, de facto, d'accepter des fermetures de lits et des conditions de travail dégradées.
Rouvière souligne que les risques psychosociaux augmentent en raison de la charge de travail excessive.
Les délais d'attente pour les patients restent également un problème majeur, tant aux urgences que pour les consultations médicales.
Le syndicat appelle à un réinvestissement massif dans le système de santé, affirmant qu'un budget augmentant de 6 à 10 % est essentiel pour répondre aux besoins de la population.
En examinant les ressources humaines, la CGT mentionne que près de la moitié des départs en 2023 étaient liés à des démissions ou à des congés.
Face à cette situation, la direction tente de retenir le personnel en revalorisant l'image de l'établissement, comme l'illustre le lancement d'un nouveau logo, qui a suscité des critiques en raison de son coût élevé.
Rouvière déplore la situation : "Il y a une différence entre les efforts visibles faits pour l'image et la réalité des conditions de travail".
Il conclut en rappelant que de nombreux lits restent fermés en raison du manque de personnel disponible.
Au moment de la rédaction, la pétition a obtenu plus de 35 700 signatures au niveau national.