"Mont-Saint-Michel : L’érosion côtière menace des habitations et des terres agricoles"

Dans la baie du Mont-Saint-Michel, un phénomène d'érosion des côtes menace de manière croissante les habitations.

Des études réalisées par des chercheurs de l'université de Caen montrent qu'une tempête ou une marée anormalement forte pourrait submerger une partie du quartier de Saint-Jean-le-Thomas.

Lydie, résidente du hameau vulnérable, a consacré deux décennies à rembourser son prêt immobilier.

Elle se remémore avoir acheté sa maison sans réaliser qu’elle était située dans une zone à risque. « J'étais si heureuse d'avoir une maison que je n'ai pas pensé à me renseigner », explique-t-elle.

Située à seulement 100 mètres de la plage, elle évite cependant de s’y rendre trop souvent, de peur de constater les dégâts causés par l’érosion.

Sur le littoral normand, la situation est surveillée de près.

Le professeur Franck Levoy, géomorphologue, suit l'évolution du rivage et note un recul de plus de cinq mètres par an durant les 70 dernières années.

Il met en avant l'impact du changement climatique sur la montée du niveau de la mer, aggravant ainsi l’érosion.

Face à ces enjeux, certains agriculteurs prennent des décisions difficiles.

Une ferme, jadis occupée par un couple ayant élevé 350 moutons, a été abandonnée en raison des pâturages envahis par l'eau.

Après avoir vendu leur exploitation, ils ont choisi de reprendre un camping, tout en témoignant de leur soulagement d’avoir quitté une ferme menacée par la montée des eaux.

L'État a racheté leur terrain, prévu pour être rasé et laissé à l'état naturel, permettant à l'eau de regagner son territoire.