Publié le vendredi 15 novembre 2024
"Près de la moitié des ménages pauvres en Orne et Calvados ignorent le RSA : fragilité et isolement exacerbés"
Une étude récente mettant en lumière la pauvreté en France révèle que certains départements, notamment l'Orne et le Calvados, connaissent une détérioration alarmante de cette situation, en particulier parmi les femmes.
Selon Adèle Aubin, représentant le Secours Catholique dans ces régions, la précarité continue de s'intensifier.
Au niveau national, le seuil de pauvreté est établi à 1 014 euros par mois pour une personne seule, tandis qu'un couple sans enfant doit avoir un revenu d'au moins 1 520 euros.
Dans l'Orne et le Calvados, les chiffres sont préoccupants : 55,7 % des bénéficiaires du Secours Catholique sont des femmes, et 44,3 % sont des hommes, soulignant une tendance à la féminisation de la pauvreté.
L’inflation, qui a atteint 4,9 % cette année, aggrave la situation économique de ces ménages.
En outre, un nombre significatif de foyers en difficulté ne fait pas appel aux aides sociales telles que le revenu de solidarité active (RSA).
Dans ces deux départements normands, 42,9 % des ménages confrontés à la pauvreté ne reçoivent pas le RSA, un chiffre supérieur à la moyenne nationale de 36 %.
De plus, 33,7 % des ménages ne bénéficient pas des allocations familiales.
Les aides, bien qu’elles ne garantissent pas une sortie immédiate de la précarité, sont essentielles pour soutenir les personnes sans ressources, représentant plus de la moitié de celles accueillies par le Secours Catholique.
Adèle Aubin souligne que de nombreux foyers ignorent l’existence de ces aides ou rencontrent des obstacles liés à des démarches administratives complexes, à des conditions d'accès strictes et à un accès limité aux technologies, en particulier dans les zones rurales de l'Orne.
En 2023, le niveau de vie médian des ménages aidés par le Secours Catholique se chiffrent à 555 euros par mois, marquant une baisse par rapport à l'année précédente à cause de l'inflation.
Près de 95 % d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, tandis que 74 % se situent en dessous du seuil d'extrême pauvreté, fixé à 850 euros en moyenne cette année.
Les conditions de vie de ces personnes, déjà très vulnérables et isolées, se détériorent continuellement.