La France fait face à une surpopulation carcérale sans précédent, avec 76 766 détenus recensés au 1er mars, selon les dernières données du ministère de la Justice.

Un constat alarmant, puisque 3 099 détenus se retrouvent contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol de leur cellule, portant ainsi la densité carcérale globale à 124,6%.

Cette situation est encore plus critique dans les maisons d'arrêt, où la densité carcérale atteint un taux alarmant de 148,7%.

Dans certains établissements, ce chiffre dépasse même les 200%.

Face à cette problématique persistante, le Conseil de l'Europe a exprimé sa profonde préoccupation, soulignant que la France avait été condamnée à plusieurs reprises pour les conditions d'incarcération jugées indécentes.

Malgré les mesures prises par les autorités, comme l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois ou le développement du travail d'intérêt général, la surpopulation carcérale reste un défi majeur.

Le Conseil de l'Europe a donc recommandé aux autorités françaises d'envisager sérieusement la mise en place d'un mécanisme national de régulation carcérale contraignant.

En parallèle, le gouvernement table sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d'ici 2027 pour tenter de résoudre ce problème.

Malgré ces initiatives, le syndicat du personnel pénitentiaire UFAP-Unsa reste sceptique quant à l'efficacité de cette stratégie : selon eux, la livraison de 15 000 places supplémentaires ne permettra pas d'atteindre l'objectif d'un encellulement individuel à 80%.

Cette situation impacte non seulement les conditions de détention des détenus, mais également les conditions de travail des personnels pénitentiaires, soulignant ainsi l'urgence de trouver des solutions durables pour remédier à cette surpopulation carcérale chronique.