Publié le mardi 16 janvier 2024
Les faits de gestes déplacés de Mgr Grallet classés sans suite pour prescription
Les faits reprochés à Mgr Grallet, archevêque de Strasbourg de 2007 à 2017, ont récemment fait l'objet d'une enquête judiciaire qui vient d'être classée pour prescription.
En novembre 2022, l'ancien archevêque avait publiquement admis des gestes déplacés envers une jeune femme majeure dans les années 80, regrettant profondément son comportement.
Cependant, la terminologie employée pour décrire ces faits, à savoir "gestes déplacés", pose problème au sein de la rédaction de Rue89 Strasbourg.
En effet, cette expression est jugée floue, ne rend pas service aux lecteurs et minimiserait la gravité des actes reprochés à Mgr Grallet.
Néanmoins, en l'absence de réponse de la procureure de Strasbourg sur la nature exacte de la plainte déposée contre lui en 2022, la rédaction est contrainte d'utiliser cette terminologie pour le moment.
Elle sera modifiée ultérieurement dès que le motif précis de la plainte sera connu.
Suite à la confession de Mgr Grallet, une enquête canonique a été menée par Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres, au nom du Vatican.
La jeune femme, ayant raconté ses mésaventures à Mgr Ravel, l'archevêque de Strasbourg à l'époque, aurait également déposé une plainte auprès de la procureure de la République de Strasbourg en janvier 2022.
Au cours des auditions avec les gendarmes, Mgr Grallet n'aurait pas nié les faits et aurait reconnu ne pas avoir eu un comportement chaste, admettant avoir commis une erreur dans sa relation avec la jeune femme.
Il lui aurait également envoyé une lettre durant l'été 2022, exprimant ses regrets et sa honte.
Malheureusement, après plus d'un an d'enquête, la procureure de Strasbourg, Yolande Renzi, a informé la plaignante par courrier que les faits dénoncés constituaient bien une infraction, mais qu'ils étaient désormais prescrits.
Par conséquent, aucune poursuite ne sera engagée.
Les conclusions de l'enquête canonique n'ont pas encore été rendues publiques.
Les faits reprochés se seraient déroulés à la fin des années 80, alors que la jeune femme avait 23 ans et que Mgr Grallet était âgé de 46 ans et occupait le poste d'aumônier universitaire au centre Bernanos de Strasbourg.
Leur relation aurait été marquée par la détresse psychologique de la jeune femme et une emprise exercée par le religieux, avec des attouchements de plus en plus intimes auxquels elle se serait soumise, sans jamais donner son consentement.
Bien que l'enquête judiciaire ait été classée, ces révélations soulèvent des questions sur les responsabilités et les mesures à prendre au sein de l'Église pour lutter contre les abus sexuels.
Il reste à voir quelle sera la réaction de l'institution religieuse face à cette affaire.